Angola : après la disparition de « Zedu », que reste-t-il des dos Santos ?

L’ancien président angolais, décédé à Barcelone après dix jours en soins intensifs, laisse un camp dos Santos fragilisé et un parti au pouvoir en proie aux tensions.

João Lourenço, Isabel dos Santos et Jose Eduardo dos Santos. © Montage JA : Fernando Villar/EFE/SIPA; Massimo Sestini/ZUMA/REA; ELMOND JIYANE/AFP

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Publié le 8 juillet 2022 Lecture : 5 minutes.

C’est véritablement la fin de l’ère dos Santos en Angola. Hospitalisé en soins intensifs à Barcelone depuis le 23 juin, l’ancien chef de l’État José Eduardo dos Santos, à la tête du pays entre 1979 et 2017, est décédé ce vendredi 8 juillet, moins de deux mois avant de fêter ses 80 ans. L’annonce est venue de la présidence angolaise. Son successeur, João Lourenço, a décrété un deuil national de cinq jours à compter de ce samedi 9 juillet pour rendre hommage à « une figure exceptionnelle de la patrie angolaise ».

Ni la date ni le lieu des obsèques n’ont pour l’heure été communiqués, des points qui pourraient faire l’objet de discussions entre la présidence angolaise, favorable à une cérémonie en Angola, et la famille de l’ancien dirigeant, dont on ne connaît pas les intentions. La disparition de celui qui était surnommé « Zedu » intervient dans un contexte politique particulier, à deux mois d’élections générales (prévues le 24 août) au cours desquelles João Lourenço va jouer sa reconduction lors d’un second mandat et le maintien au pouvoir de son parti, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), à la tête du pays depuis l’indépendance, en 1975.

Humiliant procès

Sans son gouvernail, le clan dos Santos, déjà très affaibli depuis l’arrivée au pouvoir de João Lourenço en 2017, n’est plus que l’ombre de lui-même. Isabel dos Santos, la fille aînée de l’ex-président, sacrée en 2013 première Africaine milliardaire, a vu son empire attaqué, sous le coup de saisies d’actifs et de multiples procédures judiciaires. Contestant les accusations de détournement de fonds portées contre elle, la femme d’affaires, qui vit entre Dubaï et Londres et a perdu son mari, Sindika Dokolo, victime d’un accident de plongée fin 2020, est interdite de séjour aux États-Unis depuis fin 2021 « en raison de son implication dans de la corruption via l’appropriation pour son bénéfice personnel de fonds publics ».

L’ancien patron du fonds souverain angolais n’a pu se rendre au chevet de son père en Espagne, la justice détenant son passeport

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