Mon grand-père, ce bourreau nazi

« Mon grand-père m’aurait tuée » est un témoignage poignant de Jennifer Teege, petite fille d’un officier SS.

Jennifer Teege a du surmonter son dégoût pour témoigner de son histoire. © Sven Hoppe/AFP

Jennifer Teege a du surmonter son dégoût pour témoigner de son histoire. © Sven Hoppe/AFP

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 16 octobre 2013 Lecture : 1 minute.

Comment réagit-on lorsqu’on découvre, au hasard d’une lecture à la bibliothèque, que son grand-père a été l’un des plus grands criminels nazis ? "Je suis tombée des nues", confie Jennifer Teege, une métisse de 43 ans. Passé le choc, elle surmonte l’effroi et le dégoût, fait des recherches et écrit un livre, Mon grand-père m’aurait tuée, tout juste paru en Allemagne.

Née d’une liaison éphémère entre une Allemande et un étudiant nigérian, Jennifer a été abandonnée à la naissance et élevée par les services sociaux. Mariée et mère de deux petits garçons, elle mène ensuite une vie paisible à Hambourg, où elle travaille comme publicitaire, jusqu’à ce jour de 2008 où elle découvre que son grand-père, Amon Göth, le "boucher de Plaszow", fut l’officier SS qui dirigea entre 1943 et 1944 ce camp de la mort de Cracovie (Pologne). Ce monstre, évoqué dans le film de Steven Spielberg La Liste de Schindler (1993), tua des milliers de personnes et fut exécuté en 1946 sans avoir exprimé le moindre regret. On peut encore visionner sur internet son effroyable pendaison, deux fois ratée par les soldats alliés.

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Au cours de son enquête, Jennifer a découvert le traumatisme de sa mère. "Je comprends mieux pourquoi elle ne s’est pas sentie en mesure de m’élever", s’attendrit-elle. Mais elle doit vivre avec l’idée que son grand-père aurait pu la tuer, elle la métisse africaine, au nom de la pureté de la race prônée par les nazis.

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