Libye : des manifestants investissent le siège du Parlement à Tobrouk
Des manifestants ont investi vendredi 1er juillet le siège du Parlement libyen à Tobrouk, dans l’est du pays, protestant contre la détérioration des conditions de vie et l’impasse politique.
Des manifestants ont pénétré à l’intérieur du Parlement et commis des saccages, selon les images de plusieurs chaînes de télévision. Des vidéos diffusées par ces médias montraient d’épaisses colonnes de fumée noire se dégageant du périmètre de la bâtisse après que des jeunes protestataires en colère ont brûlé des pneus. D’autres organes de presse ont affirmé qu’une partie du bâtiment a été brûlée.
Attaque au bulldozer
Le Parlement était vide lorsque les manifestants y sont entrés, vendredi étant férié en Libye. Un bulldozer conduit par un manifestant a défoncé une partie du portail de l’enceinte du bâtiment, facilitant l’irruption des manifestants à l’intérieur, selon les images. Des voitures de députés ont été incendiées. D’autres manifestants, dont certains brandissaient des drapeaux verts de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi, jetaient en l’air des documents récupérés dans les bureaux.
Cette manifestation a eu lieu alors que le pays est en proie depuis plusieurs jours à des coupures de courant, des pannes aggravées par le blocage de plusieurs installations pétrolières sur fond de querelles politiques entre camp rivaux. « Nous voulons avoir de la lumière », scandaient les manifestants. « Nous devons reconnaître notre échec et nous retirer immédiatement de la scène politique », a affirmé un député, Balkheir Alshaab, cité par la chaîne Libya al-Ahrar.
Négociations
Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars : l’un basé à Tripoli et dirigé par Abdulhamid Dabaiba depuis 2021, et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le Parlement de Tobrouk et le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.
Des scrutins présidentiel et législatif devaient initialement se tenir en décembre 2021 en Libye, pour couronner un processus de paix parrainé par l’ONU après des violences en 2020. Mais ils ont été reportés sine die en raison de fortes divergences entre rivaux politiques et des tensions sur le terrain.
Le dernier round de pourparlers menés à l’ONU entre les présidents des deux chambres rivales a pris fin jeudi sans accord sur un cadre constitutionnel permettant la tenue d’élections. Les négociations étaient menées par le président de la Chambre des représentants de Tobrouk, Aguila Saleh, et le président du Haut conseil d’État, basé à Tripoli, Khaled el-Meshri.
Avec AFP
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