Shangaï, laboratoire de la croissance
Une nouvelle zone de libre-échange expérimentale a été inaugurée le 29 septembre à Shanghai. Sa mission : doper une économie qui a tendance à s’essouffler.
"Cette nouvelle zone s’inscrit dans le cours de l’évolution de l’économie mondiale ; sa création reflète une stratégie d’ouverture active." C’est par ces mots que, le 29 septembre, Gao Hucheng, le ministre chinois du Commerce, a inauguré la nouvelle zone de libre-échange expérimentale (ZLEE) de Shanghai. Vingt-neuf kilomètres carrés dans le district de Pudong appelés à devenir le nouveau laboratoire de la deuxième puissance économique mondiale, au moment précis où celle-ci semble en perte de vitesse. Sa croissance n’a pas dépassé 7,67 %, l’an dernier, son plus bas niveau depuis plus de treize ans.
À en croire l’agence Chine nouvelle, la nouvelle ZLEE est censée constituer pour les autorités "un banc d’essai destiné à doper l’économie et à approfondir les réformes orientées vers le marché". Parmi ces réformes : la convertibilité du yuan aux taux du marché sur les comptes de capitaux ; la possibilité de procéder à des échanges transfrontaliers de cette devise ; l’assouplissement "temporaire" des restrictions sur les investissements étrangers.
À ce jour, 25 entreprises chinoises et étrangères ainsi que 11 institutions financières (dont l’américaine Citibank et la singapourienne DBS) ont obtenu l’autorisation de s’installer dans la ZLEE de Shanghai. Selon les autorités, tous les secteurs "qui ne sont pas interdits" seront autorisés. Ce qui ressemble à une lapalissade est en réalité symptomatique d’un profond changement de mentalité. Car, habituellement, l’administration chinoise a plutôt tendance à interdire tout ce qui n’est pas officiellement autorisé ! Seul bémol, il n’y aura pas d’assouplissement, fût-il partiel, de la censure d’internet.
Une procédure par étape
Deux autres ZLEE devraient ouvrir prochainement dans la province méridionale du Guangdong. Mais après le semi-échec, l’an dernier, de la zone économique de Qianhai, près de Shenzhen, les autorités ont prudemment décidé de procéder par étapes. Si la zone de Shanghai rencontre le succès escompté, elle pourra, dès la fin de 2014, s’étendre à tout le quartier de Pudong, soit sur 1 200 km2.
Quoi qu’il en soit, le défi est de taille pour Li Keqiang, le Premier ministre, qui a entrepris de libéraliser l’économie par de profondes réformes sociétales, mais sans remettre en question le système de parti unique. N’est-ce pas ce que fit en son temps un certain Deng Xiaoping ?
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