Dialogue interreligieux : l’appel de Fès

La Conférence internationale pour le dialogue des cultures et des religions s’est tenue à Fès, au Maroc, du 30 septembre au 2 octobre. Pour les organisateurs, l’OIF et l’Isesco, le problème le plus grave n’est plus la fracture entre les cultures mais celle au sein de l’islam lui-même.

Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, le 30 septembre, à Fès. © DR

Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, le 30 septembre, à Fès. © DR

CECILE-MANCIAUX-2024

Publié le 9 octobre 2013 Lecture : 1 minute.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco) ont tenu, du 30 septembre au 2 octobre, à Fès, la Conférence internationale pour le dialogue des cultures et des religions, à l’issue de laquelle a été lancé l’"appel de Fès". La rencontre a mobilisé une centaine de responsables religieux, intellectuels, représentants de la société civile et des médias, étudiants, dans un contexte de difficiles transitions politiques et de crispations identitaires qui remettent en question le pluralisme religieux et les libertés individuelles, notamment en Afrique du Nord et dans le Sahel. Pour le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, "cette conférence ne se veut pas une conférence de plus, parce que nous sommes venus à Fès avec la conscience qu’il faut résolument franchir une nouvelle étape […] et que nous ne saurions relever ce défi avec des mots lisses ou précautionneux dont ne peut plus s’accommoder la réalité des faits". 

Religion et politique

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Et les mots ont été tout sauf lisses. Ils ont été sans concessions, comme ceux des Tunisiennes Souhayr Belhassen, ancienne présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), et Naila Silini Radhoui, professeure à l’université de Sousse. Lucides, comme ceux du Sénégalais Adama Dieng, conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies. Poignants, comme ceux du grand rabbin René-Samuel Sirat ou de l’universitaire marocaine Mariam Aït Ahmed. Tous ont souligné que la religion est beaucoup trop importante pour ne la laisser qu’aux croyants, ont condamné le mélange des genres (les États doivent être séculiers, les religions participer à la vie démocratique, mais ne pas s’immiscer dans la politique), reconnu que le problème le plus grave aujourd’hui n’est pas la fracture entre les religions, mais la fracture au sein de l’islam lui-même. Et qu’il n’était plus possible de se taire.

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