Maroc : Rabat, Casa, Agadir… trois belles en goguette
Elles rivalisent d’initiatives pour attirer touristes et investisseurs. Rabat, Casablanca et Agadir ont profité d’un forum mondial des élus pour vanter leurs atouts.
Brazzaville et Bogotá, Paris et Istanbul, Dakar et Barcelone… Du 1er au 4 octobre, des dizaines de villes se sont transportées à Rabat, capitale du Maroc, pour le 4e sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux. Véritable vedette de l’événement, le royaume chérifien est le premier État d’Afrique où l’organisation Cités et gouvernements locaux unis (CGLU) organise sa grande conférence trisannuelle. Il est aussi pionnier sur le continent grâce à sa politique de décentralisation, inscrite dans la Constitution en 2011. Exemples d’expériences municipales bien différenciées, trois de ses villes se lancent dans une course à l’attractivité : Rabat la politique, Casablanca l’économique et Agadir la touristique.
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Au stand Casablanca, Mohamed Sajid, le maire, se félicite de voir son principal défi en passe d’être relevé : "En 2004, on recensait 100 000 foyers dans les bidonvilles. Aujourd’hui, 70 % de ces zones ont été éliminées." À l’origine de cette efficacité, une délégation de compétences aux autorités locales : "Nous avons innové en favorisant "l’autoconstruction" : des parcelles ont été offertes aux familles et la société constructrice se finance en récupérant la moitié du logement." Confrontée au même problème, Rabat s’est surtout attelée à sortir de sa torpeur de capitale administrative. "La ville est devenue un grand centre culturel et elle s’autonomise sur le plan économique avec des zones comme Technopolis", explique Fathallah Oualalou, son maire. Au même titre que Casablanca, siège local de grandes sociétés comme IBM, Dell ou Bull, Agadir veut aussi son pôle technologique. Mais, pour le maire de Rabat, le marché est loin d’excéder la demande : "Il y a compétition, certes, mais cela permet d’éviter les monopoles locaux. Nous sommes complémentaires." À Agadir, aménagement urbain et qualité de l’environnement sont les priorités du maire, Tariq Kabbage. Comme la transformation en parc botanique de la zone dévastée par le tremblement de terre de 1960. Néanmoins, l’élu ne ménage pas ses critiques : "La décentralisation a beau être inscrite dans la Constitution, les lois sur les transferts de compétence n’ont toujours pas été votées. Le discours du roi en ouverture du sommet va-t-il relancer la machine ? On l’espère…"
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