Angela Merkel, chancelière cherche partenaire
Victoire électorale écrasante pour Angela Merkel, le 22 septembre. Mais, pour gouverner l’Allemagne, il va lui falloir trouver des alliés.
Le raz-de-marée était annoncé, mais il a dépassé les prévisions. Lors des élections du 22 septembre, la CDU d’Angela Merkel a obtenu 41,5 % des suffrages – huit points de plus qu’en 2009 ! Après Konrad Adenauer et Helmut Kohl, elle n’est que le troisième chancelier depuis 1945 à remporter trois victoires consécutives. Elle est surtout le seul dirigeant européen à être reconduit dans ses fonctions depuis le déclenchement de la crise financière. Après l’annonce de son triomphe, on a vu – spectacle rare – la chancelière esquisser quelques pas de danse devant des militants survoltés !
La CDU-CSU dispose désormais de 311 députés au Bundestag. Il ne lui en manque que quatre pour avoir la majorité absolue et gouverner seul. C’est un paradoxe : en dépit de sa victoire écrasante, Merkel doit négocier ferme pour s’assurer une majorité, puisque ses alliés libéraux, qui ont obtenu moins de 5 % des suffrages, ne comptent plus aucun député. Choisira-t-elle de s’allier avec les sociaux-démocrates du SPD ou avec les Grünen (Verts) ?
Une alliance avec la SPD mais sous conditions
Dès le lendemain de sa victoire, elle a pris contact avec les dirigeants du SPD, qui se sont déclarés ouverts au dialogue mais ne noueront pas d’alliance sans contreparties. "Ils gardent un souvenir cuisant de la grande coalition de 2005-2009. Car c’est toujours le plus petit des partenaires qui perd le plus de plumes dans l’aventure. Regardez ce qui vient d’arriver aux libéraux", commente un cadre du parti. Pour l’instant, rien n’a filtré du contenu des discussions, mais le SPD pourrait défendre âprement certaines revendications comme l’instauration d’un salaire minimum, la réforme de la fiscalité ou l’assouplissement de la politique européenne d’austérité. Pour faire monter les enchères, la CDU se dit également prête à négocier avec les Verts, en pleine déconfiture après leur médiocre score. Mais les divergences entre les deux partis sont profondes. La CSU, la très conservatrice aile bavaroise de la CDU, est farouchement hostile à une telle alliance "noire-verte", comme on dit ici, qui risquerait en outre de provoquer un éclatement du parti écolo.
Si le bloc de gauche SPD-Verts-Linke dispose en théorie d’une majorité de sièges (319), Andrea Nahles, la secrétaire générale du SPD, a une nouvelle fois exclu toute alliance avec l’extrême gauche. En 2005, la formation d’un gouvernement avait pris trois semaines. Qu’en sera-t-il cette fois ?
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