Cameroun – Jean-Michel Nintcheu : « Le régime de Paul Biya est le fossoyeur de la démocratie »

Le truculent député de Douala revient pour Jeune Afrique sur la bataille de leadership qui secoue actuellement le Social Democratic Front (SDF) et insiste sur la nécessité d’une posture radicale pour exister face au parti au pouvoir.

Jean-Michel Nintcheu, à Yaoundé, le 7 juillet 2022. Jean Michel Nintcheu, Yaoundé, 07-07-2022 © MABOUP pour JA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 10 juillet 2022 Lecture : 5 minutes.

En annonçant, le 16 juin et de manière unilatérale, une série de nominations au sein d’un parti qu’il dit pourtant vouloir transmettre, John Fru Ndi a fait du Fru Ndi. Ravi sans doute de prendre tout le monde de court. En retour, Jean-Michel Nintcheu a fait du Nintcheu, critiquant publiquement la décision du chairman et réunissant autour de lui, dès le 23 juin, une trentaine des membres les plus emblématiques du Social Democratic Front (SDF) pour contester formellement ces choix qui minent son influence au sein du parti.

C’est dans la capitale, Yaoundé, que nous avons rencontré le truculent député de Douala, en marge de la session parlementaire qui s’est achevée le 6 juillet. À Jeune Afrique, il dit sa conviction que son éternel rival, Joshua Osih, est derrière les déboires des cadres qui lui sont proches, même s’il réfute l’idée d’une bataille de leadership. Il plaide aussi pour un engagement politique plus radical face au régime de Paul Biya.

Jeune Afrique : Pourquoi contestez-vous les récentes nominations effectuées au sein du SDF par le chairman John Fru Ndi ?

Jean-Michel Nintcheu : Parce qu’elles sont inopportunes. L’usage veut que le shadow cabinet soit nommé directement après le congrès et à la suite de larges consultations. Cela n’a pas été fait après le congrès de 2018, ce qui nous a laissés penser qu’il y avait eu une reconduction tacite des mandats en cours. Les mandats des personnes concernées devaient s’achever début 2023. Quel intérêt y avait-il à les remplacer maintenant ? C’est comme si le but inavoué, avec ces nominations, était de modifier de façon artificielle les rapports de forces au sein du Comité exécutif national [NEC].

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