Algérie-France : ce qu’Abdelmadjid Tebboune a dit à Benjamin Stora
Au lendemain du 5 juillet, jour du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, l’historien français a longuement échangé avec le président algérien. Il revient sur cette conversation pour Jeune Afrique.
Le rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie commandé par l’Élysée à l’historien Benjamin Stora et remis à Emmanuel Macron en janvier 2021 avait été reçu très fraîchement, c’est le moins que l’on puisse dire, en Algérie. Où un ministre l’avait qualifié de « non objectif » et où d’aucuns l’avait accusé de « mettre sur le même plan victimes et bourreaux ». Et si, depuis, le climat s’est quelque peu apaisé, le rapport sur les mêmes questions que devait rédiger le directeur des archives nationales algériennes Abdelmajid Chikhi est toujours inexistant. Sans doute ne verra-t-il jamais le jour.
Quand on a appris que le 4 juin, le président Tebboune a reçu Benjamin Stora, porteur d’un message du président Macron, et longuement discuté avec lui, on a été surpris. Que se sont-ils dit ? À peine de retour à Paris, l’historien a bien voulu en parler à Jeune Afrique.
Jeune Afrique : Pourquoi avoir entrepris ce voyage ? À l’invitation des Algériens à l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance ? À la demande du président Macron ?
Benjamin Stora : Tout s’est passé simplement. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris Chamseddine Hafiz m’a invité à l’accompagner en Algérie à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance. J’ai évoqué cette invitation avec le conseiller de l’Élysée avec lequel je travaille sur les questions de mémoire. On m’a alors dit qu’on allait profiter de l’occasion pour me faire porter un message du président français à son homologue algérien. J’ai alors prévenu les autorités algériennes et on m’a invité à rencontrer le président.
Ce fut une surprise ?
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