RDC-Rwanda : le casse-tête de Félix Tshisekedi

À l’heure où une force régionale doit être déployée pour combattre les groupes armés dans l’est du pays, les Congolais suspectent le Rwanda et l’Ouganda de jouer double jeu.

Rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi (g.) et Paul Kagame (c.), reçus par leur homologue angolais João Lourenço, à Luanda, le 6 juillet 2022. © Flickr Paul Kagame

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Publié le 19 juillet 2022 Lecture : 5 minutes.

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RD Congo : la course contre-la-montre

À moins de dix-huit mois des élections générales, Félix Tshisekedi aura-t-il le temps et les marges de manœuvre suffisantes pour peaufiner son bilan et convaincre les Congolais ? Majorité, opposition, société civile, tout le monde pense déjà à la présidentielle.

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Le temps des sourires et des franches accolades semblent bien loin. Le 6 juillet, à Luanda, en Angola, Félix Tshisekedi et Paul Kagame se sont à peine regardés dans les yeux. Droits comme des piquets, visages fermés, les deux chefs d’État ont bien été obligés de se prêter au jeu de la photo, mais leur attitude en dit long sur l’ambiance qui a régné sur ce sommet organisé par le président angolais João Lourenço.

Depuis des mois, Félix Tshisekedi accuse son homologue rwandais de soutenir les rebelles du M23, qui multiplient les affrontements avec l’armée congolaise depuis novembre 2021. Dans une interview publiée la veille du sommet de Luanda, le chef de l’État congolais a même affirmé ne pas exclure une guerre avec son voisin. Paul Kagame nie et dénonce de son côté une coopération entre cette même armée congolaise et le groupe armé des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Scepticisme

Désigné médiateur en sa qualité de président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), João Lourenço s’affairait depuis plusieurs semaines à ramener ses deux homologues autour de la même table. Le résultat aura finalement été mitigé, comme en témoigne l’absence de communiqué final.

Une feuille de route, qui prévoit, entre autres, la mise en place d’une commission ad hoc, un cessez-le-feu et un retrait du M23 – qui a notamment pris le contrôle de la ville de Bunagana, dans le Nord-Kivu, non loin de la frontière avec l’Ouganda –, a tout de même été conclue. Elle a cependant, elle aussi, immédiatement suscité le scepticisme des différentes délégations.

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