Les chefs coutumiers soutiennent la création d’un Sénat au Burkina

Les chefs coutumiers soutiennent le projet controversé de création d’un Sénat.

Le peuple pour sa part s’oppose à la création d’un Sénat au Burkina Faso. © AHMED OUOBA / AFP

Le peuple pour sa part s’oppose à la création d’un Sénat au Burkina Faso. © AHMED OUOBA / AFP

Publié le 26 septembre 2013 Lecture : 1 minute.

Elle n’engage pas des communautés entières, mais la parole des chefs coutumiers est généralement écoutée. À Ouaga, certains vont jusqu’à dire qu’ils peuvent faire gagner ou perdre une élection… C’est dire si leur avis était attendu. Et la surprise a été de taille : d’ordinaire réservés sur les sujets les plus controversés (en l’occurrence, l’opposition et la société civile ont déjà clairement dit non), les "bonnets rouges", comme on les appelle au Burkina, ont annoncé lundi 16 septembre qu’ils souhaitaient "que toutes les dispositions nécessaires soient prises pour que le Sénat soit préservé et institutionnalisé". C’est donc un soutien de poids que les chefs coutumiers apportent aux partisans de la création d’une seconde chambre. Il vient appuyer l’avis favorable rendu deux jours plus tôt par les représentants de la communauté musulmane. Et tombe à point nommé, puisque l’Église catholique a clairement réaffirmé son refus de siéger au sein du futur Sénat (les délégués des Églises et missions évangéliques ont, eux, préféré laisser planer le doute).

Les bonnets rouges courtisés et politisés

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Il n’en fallait pas plus pour relancer les accusations de collusion entre la chefferie traditionnelle et le régime de Blaise Compaoré, qui l’a courtisée et politisée. Il n’est plus rare de voir les "bonnets rouges" battre campagne pour le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir). Faut-il y voir, comme certains observateurs, un signe de remerciement adressé au chef de l’État ? Une chose est sûre : depuis la dernière révision constitutionnelle, en juin 2012, "la chefferie coutumière et traditionnelle [est reconnue] en tant qu’autorité morale dépositaire des coutumes et des traditions", un statut réclamé de longue date. "La bouche qui mange ne peut dire du mal de la main qui donne", reconnaît un proche du Mogho Naaba, chef suprême des Mossis, majoritaires dans le pays.

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