Murielle Ahouré, retour en fanfare de l’enfant prodige ivoirienne

L’athlète ivoirienne a été accueillie en star dans son pays natal. Par tout le monde… ou presque.

Murielle Ahouré à son arrivée à Abidjan le 9 septembre. © SIA KAMBOU / AFP

Murielle Ahouré à son arrivée à Abidjan le 9 septembre. © SIA KAMBOU / AFP

Publié le 25 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

À l’issue de l’audience qu’il a accordée à Murielle Ahouré, le 10 septembre, Alassane Ouattara, le président ivoirien, a posé bras dessus bras dessous avec la double médaillée d’argent (100 m et 200 m) des Championnats du monde d’athlétisme de Moscou. Une image qui n’a pas plu à tout le monde… "Elle a dédié publiquement ses victoires à Ouattara, et pas au peuple, qui l’a soutenue", s’est indigné l’ancien député Mamadou Ben Soumahoro, dans un article paru sur Connectionivoirienne.net. Réplique de Serge Doh, ex-athlète international et proche de la sportive : "Ce sont des bêtises à mettre sur le compte de la vieillesse." "Allez dire à Ben Soumahoro de foutre la paix à Murielle Ahouré !" a renchéri dans une tribune le journaliste André Silver Konan, qui confie à J.A. : "Cette femme incarne le renouveau. Les Ivoiriens ont besoin de personnes comme elle pour les faire rêver."

Des cours d’athlétisme pour se faire des amis

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À 26 ans, Ahouré connaît peu sa Côte d’Ivoire natale, qu’elle a quittée à l’âge de 2 ans pour la France, puis les États-Unis. Son père adoptif, le général Mathias Doué, chef d’état-major des armées entre 2000 et 2004, avait préféré éloigner sa famille d’Abidjan, en pleine instabilité politique.

Outre-Atlantique, la jeune fille s’inscrit à des cours d’athlétisme, d’abord pour se faire des amis, avant de prendre conscience de son talent. Elle étudie ensuite à l’université de Miami, dont elle sort diplômée en droit pénal, en 2009. Problème : en situation irrégulière, elle ne peut quitter le territoire américain de peur de ne pouvoir y retourner. Enfin en règle en 2012, elle enchaîne les compétitions internationales sous les couleurs ivoiriennes : Istanbul, Londres (où elle se qualifie pour les finales olympiques du 100 m et du 200 m), puis Moscou en août dernier.

Cette minipolémique n’a nullement empêché ses compatriotes de lui réserver un accueil de star. "L’entraînement, le séjour aux États-Unis, les médecins coûtent cher. La Côte d’Ivoire en fait son affaire", a déclaré le président Ouattara. Presque gênée, Ahouré a, de sa petite voix, simplement répondu : "Merci."

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