La main dans la fiction

Fawzia Zouria

Publié le 22 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Chers lecteurs, les vacances sont terminées, et vous avez déjà beaucoup à faire. Mais je me permets de solliciter votre aide dans une affaire de… fiction. Il s’agit d’un scénario sur lequel travaille le cinéaste tunisien Ridha Behi pour son prochain film, qui s’intitulera "Au nom du fils". Constatant qu’il hésitait entre deux fins possibles, je lui ai fait la proposition suivante.

Imaginons une consultation auprès des lecteurs de Jeune Afrique. Comme l’histoire colle à l’actualité du Printemps arabe et qu’elle est fort bien documentée, ils tiendraient là une occasion de s’informer sur le sujet, tout en donnant leur point de vue.

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Voici la trame du film : Salma, infirmière urgentiste, est la maman tunisienne d’un jeune garçon qui se fait enrôler par la mouvance salafiste et part rejoindre les rebelles syriens. Elle refuse de baisser les bras, à l’instar de nombreux parents qui, aujourd’hui, de Tunis à Bamako en passant par Paris, n’admettent pas que leurs enfants aillent tuer au nom d’Allah. Plus encore, Salma appartient à ces femmes modernes et responsables sur lesquelles la Tunisie a toujours compté dans ses épreuves, aujourd’hui plus que jamais.

Notre mère courage décide donc de partir à la recherche de son garçon. Enquête sur les filières jihadistes, se fait passer pour une militante de la cause et franchit la frontière syrienne via la Turquie. Elle n’a aucun mal à se faire engager sur le terrain étant donné son profil d’urgentiste – utile aux blessés – et sa jolie silhouette – excellente pour la libido des combattants -, qui la rend "apte" au jihad al-nikah, pratique qui consiste pour toute bonne croyante à offrir son corps aux guerriers de l’islam… Salma travaille sous les ordres des barbus à qui elle cache sa véritable motivation. Au chevet des blessés, au milieu des concubines, ou derrière les fourneaux, son sérieux est à la mesure de son désir de retrouver son enfant qu’elle sait dans les parages. Et elle y parvient.

C’est là, mes amis, que le cinéaste a esquissé deux fins à propos desquelles je demande votre avis :

Option 1 Après avoir été autorisée à gagner le front, Salma est faite prisonnière. Mais elle s’échappe, déguisée dans un uniforme de l’armée loyaliste. Son fils, posté sur le toit d’un immeuble, croit qu’il s’agit d’un soldat d’Assad, tire et la tue.

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Option 2 – Salma est assignée à la fonction d’assistante sexuelle. Le premier soldat pénètre dans la tente où elle se trouve. Puis le deuxième. Puis… son propre fils. Générique de fin.

Vous me direz que je vous laisse le choix entre la peste et le choléra. Mais telle est la tragédie arabe d’aujourd’hui, où le happy end à l’égyptienne n’est plus qu’une vieillerie cinématographique. Pour le reste, il vous appartient de faire pencher la balance de la fiction d’un côté ou de l’autre et, quelque part, d’anticiper sur l’Histoire… Ridha Behi attend vos propositions. Merci !

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