Bénin : proche de Patrice Talon, Joseph Djogbénou rêve-t-il d’un retour en politique ?

À près de six mois des prochaines législatives, Joseph Djogbénou a annoncé sa démission de la Cour constitutionnelle qu’il préside depuis 2018. Ancien avocat de Patrice Talon, il fait partie de son premier cercle.

Joseph Djogbénou, désormais ancien président de la Cour constitutionnelle. © AHOUNOU/AID

Publié le 13 juillet 2022 Lecture : 2 minutes.

L’annonce a pris le marigot béninois de court, ce mardi 12 juillet. Joseph Djogbénou, président de la Cour constitutionnelle depuis 2018, a remis sa démission au chef de l’État. La veille, il s’était entretenu en tête-à-tête avec Patrice Talon. Ni Joseph Djogbénou ni la Cour constitutionnelle n’ont explicité les raisons de ce retrait mais à Cotonou, où le président sortant a été remplacé dès ce mercredi par son vice-président, les supputations vont bon train.

Ambitions

Une question revient, lancinante : l’ancien garde des Sceaux qui fut aussi le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale a-t-il souhaité recouvrer sa liberté pour se lancer en politique ? Les prochaines élections législatives auront en effet lieu en janvier 2023 et plusieurs sources laissent entendre qu’il pourrait vouloir se positionner afin de jouer un rôle plus actif dans le paysage politique. Le mois dernier, il a ainsi effectué une discrète tournée qui l’a conduit auprès de diverses personnalités, dont Adrien Houngbédji, l’ancien président de l’Assemblée nationale qui demeure à la tête de sa formation, le Parti du renouveau démocratique (PRD).

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Rêve-t-il de conquérir le perchoir et, si oui, cela peut-il compromettre ses relations avec Patrice Talon ? Pas nécessairement. Les deux hommes se sont affichés tout sourire à l’issue de leur rencontre, lundi. En outre, ils se connaissent depuis longtemps, Djogbénou ayant officié comme avocat de Patrice Talon du temps où celui-ci était connu comme « le roi du coton ». Il fait partie de son premier cercle et passe pour être l’un des piliers de son pouvoir.

C’est aussi lui qui a défendu Patrice Talon en 2014, lorsque celui-ci a été accusé de « tentative d’atteinte à la vie du chef de l’État », dans la rocambolesque affaire de l’empoisonnement supposé de Thomas Boni Yayi. En 2019, en tant que président de la Cour constitutionnelle, il a également joué un rôle important dans le processus électoral – à l’époque, aucun parti de l’opposition n’a pu participer.

Universitaire reconnu, Joseph Djogbénou a connu une ascension fulgurante ces dernières années. Sorti major de sa promotion au concours d’agrégation en 2009, il a milité au sein de la société civile avant de se lancer en politique. Élu député en 2015, il avait rejoint le gouvernement l’année suivante, après l’élection de Patrice Talon, dont il avait soutenu la candidature. Il s’était alors vu confier le portefeuille de la Justice, jusqu’à ce qu’il soit désigné en 2018, par le bureau de l’Assemblée nationale, pour siéger à la Cour constitutionnelle. Élu lors d’un scrutin à huis clos, il était devenu, à moins de 50 ans, le plus jeune président de cette juridiction. Se lance-t-il maintenant un nouveau challenge ?

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