Racisme et violence, Condoleezza Rice raconte l’Alabama des années 1960
Condoleezza Rice a grandi à Birmingham, Alabama, dans les années 1960. Le racisme et la violence battaient leur plein. Elle raconte, pour la première fois.
À 10 h 22, le 15 septembre 1963, 26 enfants pénètrent dans l’église baptiste de la 16e rue, à Birmingham (Alabama), pour préparer le sermon "The Love That Forgives" quand une bombe secoue le bâtiment. Quatre adolescentes africaines-américaines, Addie, Denise, Carole et Cynthia, meurent sur le coup. Les responsables de ce crime, des suprémacistes blancs proches du Ku Klux Klan, ne seront pas inquiétés avant de nombreuses années, John Edgar Hoover, le patron du FBI, ayant donné l’ordre de dissimuler les preuves. Cinquante ans plus tard, dans une interview télévisée accordée le 6 septembre au révérend Al Sharpton (visible sur http://tv.msnbc.com), Condoleezza Rice, l’ancienne secrétaire d’État de George W. Bush, évoque ce drame pour la première fois. "L’église de mon père se situait à environ 2 miles [3,2 km] de la 16e rue, et c’était comme si le sol avait tremblé. J’avais 8 ans et, comme tous les enfants de mon âge, je me suis demandé : "Pourquoi ces gens nous haïssent-ils tant ?""
L’église visée était un point de ralliement des militants pour les droits civiques, dont Martin Luther King, et des enfants de la Children’s Crusade contre la ségrégation. "Grandir dans la grande ville la plus ségrégationniste des États-Unis, surnommée Bombingham en raison de sa violence, c’était comme vivre dans un monde parallèle. Nous n’avions aucune relation avec les Blancs. Mais, dans notre petit voisinage de la classe moyenne, quelques familles et enseignants tenaient à nous montrer que notre horizon n’était pas limité."
L’Amérique raciste d’il y a cinquante ans
Salles de cinéma ou restaurants réservés aux Blancs, brigades de protection (auxquelles participait son père) contre les Night Riders du Klan… Rice raconte l’Amérique raciste d’il y a cinquante ans. "Un jour que nous rentrions de chez mes grands-parents, une bombe a explosé. Mon père nous a poussés dans la voiture et a démarré en trombe, en disant : "Je vais prévenir la police." Ma mère lui a répondu : "Prévenir les flics ? C’est probablement eux qui ont posé la bombe !""
Des parents à qui Condi rend hommage : "Ils m’ont convaincue que, si je le voulais, je pouvais devenir présidente des États-Unis." Et elle ajoute : "Nous sommes toujours attirés par les modèles qui nous ressemblent, mais si j’avais attendu qu’une femme noire spécialiste de l’Union soviétique soit mon modèle, j’attendrais encore…"
>> Lire aussi : États-Unis : les racistes rappliquent
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