Aérien : cinq questions pour comprendre l’impact de la flambée du kérosène en Afrique
Si les compagnies aériennes du monde entier ont les yeux rivés sur les cours du Brent, la situation est encore plus critique en Afrique. Décryptage.
Un logo de la Nigeria National Petroleum Corporation (NNPC), dans une station-service d’Abuja, au Nigeria, le 19 mars 2020. © Afolabi Sotunde/REUTERS
1 – Quelle est la situation ?
« Depuis la crise entre la Russie et l’Ukraine, le prix du pétrole brut n’a cessé d’augmenter à cause de tous les embargos en place qui ont réduit le niveau des approvisionnements », constate Abderrahmane Berthé, secrétaire général de l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa).
De son côté, la IATA, l’Organisation internationale des transporteurs aériens, relève que le baril de kérosène, qui se négocie historiquement 20 dollars au-dessus du pétrole brut, a vu cet écart s’élargir à plus de 50 dollars depuis le mois de mars.
« Avec un prix moyen du kérosène en 2022 de 143,5 dollars par baril, la facture combinée de carburant des compagnies aériennes du monde entier augmentera de 134,1 milliards de dollars cette année, par rapport à 2021 », indique ainsi une note de l’organisation parue le 8 juillet.
2 – Pourquoi cette nouvelle crise tombe-t-elle mal ?
Après deux années de crise liée au Covid-19, les comptes de la plupart des compagnies aériennes sont dans le rouge. « Même les compagnies qui avaient des réserves de liquidités les ont brûlées ces deux dernières années », souligne Kamil Alawadhi, vice-président régional de la IATA pour l’Afrique et le Moyen-Orient interrogé par Jeune Afrique. Et d’ajouter que les compagnies aériennes africaines, à l’instar de leurs concurrents internationaux, n’ont guère d’alternative : « soit elles survivent avec des marges très minces, soit elles doivent contracter des prêts qui grèvent automatiquement leurs coûts d’exploitation. »
