Pietro Parolin, le choix de François
Le nouveau secrétaire d’État au Vatican se nomme Pietro Parolin. C’est un Italien de Vénétie, diplomate chevronné et excellent connaisseur de la curie romaine. Des atouts précieux par les temps qui courent !
Mgr Pietro Parolin a été nommé le 31 août secrétaire d’État du Saint-Siège, ce qui fait de lui le "Premier ministre" ou le "bras droit" du pape. C’est le poste le plus élevé au sein de la curie romaine, le gouvernement de l’Église. Après son élection, en mars, François a souhaité prendre son temps avant de désigner le successeur du cardinal Tarcisio Bertone. Et c’est vers un homme de Benoît XVI qu’il s’est finalement tourné. C’est en effet ce dernier qui, le 12 septembre 2009, a ordonné évêque Pietro Parolin. Quelques mois auparavant, il l’avait nommé nonce apostolique au Venezuela, poste ultrasensible compte tenu des relations difficiles que l’Église entretient avec le régime chaviste.
"C’est un excellent choix. Parolin est un bon prêtre et un homme loyal, aimable, discret et très mesuré en toutes choses", confiait le cardinal français Jean-Louis Tauran peu après sa nomination. Son relativement jeune âge – il a 58 ans – devrait en outre lui permettre de "soutenir un rythme de travail très intense". Mgr Parolin est le plus jeune secrétaire d’État depuis le cardinal Eugenio Pacelli, le futur Pie XII, en 1930.
Un dialogue avec l’islam
L’une de ses premières tâches sera de prendre connaissance des conclusions des huit cardinaux chargés de réformer la Curie. On sait que, depuis 2006, la gestion de cette dernière par Mgr Bertone fut loin de faire l’unanimité. Il est vrai qu’au côté de Benoît XVI, ce dernier dut affronter bien des tempêtes : des scandales de pédophilie à l’affaire des fuites (Vatileaks), en passant par les errements financiers de certains responsables de l’administration vaticane.
Originaire de Schiavon, en Vénétie, Mgr Parolin est entré il y a trente ans à l’Académie pontificale ecclésiastique, "l’école des nonces". En 1986, il est envoyé au Nigeria, où il s’investit beaucoup dans le dialogue avec les musulmans, puis, de 1989 à 1992, au Mexique, avant de rejoindre le cardinal Tauran à la section pour les relations avec les États, cette sorte de ministère des Affaires étrangères. Il apprend beaucoup auprès de ce grand spécialiste de l’islam, aujourd’hui chargé du dialogue interreligieux.
En 2002, Jean-Paul II le nomme sous-secrétaire (équivalent de vice-ministre), fonction qu’il occupera sept années durant et qui l’amènera à travailler sur les rapports avec la Chine communiste, le Vietnam et Israël. À l’heure où plane la menace d’un conflit international en Syrie, le solide bagage diplomatique de ce polyglotte – il parle italien, espagnol, anglais et français – est un atout majeur.
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