Cameroun : entre la Fecafoot et Le Coq Sportif, le torchon brûle
En réponse à une communication de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) annonçant la suspension de sa collaboration avec Le Coq Sportif, l’équipementier s’est adressé à Samuel Eto’o sur un ton plutôt menaçant.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 13 juillet 2022 Lecture : 2 minutes.
La menace a l’avantage de ratisser large. Elle vise la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et tout tiers, notamment tout équipementier concurrent, qui « viendrait à porter atteinte aux droits » dont Le Coq Sportif se dit « titulaire ». Elle est écrite noir sur blanc, dans un courrier adressé à Samuel Eto’o, le président de la Fecafoot, par Marc-Henri Beausire, directeur général de la marque française de sport sous contrat avec les Camerounais depuis janvier 2020.
Datée du 11 juillet dernier, adressée également au ministère camerounais des Sports et aux services contentieux de la Fédération internationale de football (FIFA) et de la Confédération africaine de football (CAF), la lettre est une réponse circonstanciée à une communication de la Fecafoot du 1er juillet, exprimant publiquement la volonté de résilier, à l’issue de la CAN féminine, le contrat équipementier en cours, soit un an avant son terme prévu en 2023.
Vers une procédure judiciaire ?
À n’en pas douter, Le Coq Sportif est manifestement agacé, lui qui assure n’avoir eu de cesse de tenter de prendre attache avec les services du nouveau président Eto’o pour un règlement à l’amiable du différend afin de poursuivre la préparation des commandes d’ores et déjà engagées. Des démarches qui seraient restées vaines, selon Marc-Henri Beausire, l’instance camerounaise préférant manifestement laver le linge sale sur la place médiatique. Quel linge sale ? Le patron du Coq Sportif insiste sur le fait que sa société n’aurait manqué à aucun des engagements qui lui incombait, depuis plus de trois ans, et que la Fecafoot ne serait, à ce jour, détentrice d’aucune créance à son encontre.
Chagrinée par une attitude « pas en adéquation avec l’esprit du partenariat » et convaincue d’être la victime d’un « préjudice considérable », la marque annonce donc préparer toute procédure judiciaire lui permettant d’obtenir réparation, au cas où le patron du football camerounais ne reconsidérerait pas sa position. Le Coq Sportif doute d’ailleurs de la possibilité d’un rabibochage, puisqu’il évoque un appel d’offre émis par l’instance camerounaise le 6 juillet. À mots à peine couverts, il soupçonne Samuel Eto’o de vouloir s’engager « à moindre frais avec un équipementier concurrent à quelques mois de la Coupe du monde de football 2022 ».
Le contrat d’origine n’était-il pas convaincant, contrairement à celui proposé par Puma ? Certaines sommes d’argent annoncées à la Fédération n’auraient-elles pas été versées conformément à l’échelonnage ? Deux boutiques de la marque promises à Yaoundé et Douala n’auraient-elles pas été ouvertes ? Les équipements des Lionnes, au Maroc, auraient-ils été livrés avec un délai qui ne convenait pas ? Ceux-ci auraient-ils été inadaptés en termes de taille ? Les rumeurs bruissent mais les regards se tournent vers Samuel Eto’o pour qu’il précise officiellement les motifs de la résiliation unilatérale du contrat. Directement, ou par voie de presse…
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