Burkina Faso : ici aussi, y’en a marre !

Leur collectif, ils l’ont appelé le Balai citoyen. Comme leurs aînés sénégalais, Smockey et Sams’k Le Jah sont musiciens. Et disent non à la mal-gouvernance.

À gauche, Smockey et Sams’k Le Jah, fondateurs du collectif Balai citoyen. © Ahmed Ouoba/AFP

À gauche, Smockey et Sams’k Le Jah, fondateurs du collectif Balai citoyen. © Ahmed Ouoba/AFP

Publié le 13 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

À peine deux mois d’existence et une renommée qui ne cesse de grandir au Burkina Faso. Pas une manifestation de l’opposition, pas une marche syndicale, pas un mouvement de grogne étudiante auquel il ne soit associé. Inspiré par l’exemple sénégalais des Y’en a marre, le Balai citoyen est déterminé à se faire entendre.

À la tête de ce mouvement, deux musiciens – comme au Sénégal. Le premier est un rappeur : Serge Martin Bambara, plus connu sous son nom de scène, Smockey. Le second donne plutôt dans le reggae : Sama Karim, surnommé Sams’k Le Jah. Ensemble, ils ont choisi un emblème – un poing levé et la brosse d’un balai. "Le balai, explique Smockey, c’est la propreté, le nettoyage de la mal-­gouvernance sans se salir les mains."

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Un mouvement populaire

Le collectif a été lancé en juin en marge de la grande manifestation contre la création d’un Sénat. Des milliers de manifestants étaient rassemblés pour l’occasion place de la Nation, en plein centre de Ouagadougou. Une tribune exceptionnelle et un premier test d’adhésion populaire. Aujourd’hui, le collectif s’est doté d’une coordination nationale, de plusieurs porte-parole et d’une charte. Il se veut toujours apolitique, mais son objectif, lui, ne l’est pas du tout. "Ce que nous voulons dans l’immédiat, poursuit Smockey, c’est la suppression du Sénat et le maintien en l’état de l’article 37 de la Constitution." Comme beaucoup, il se dit convaincu qu’une seconde Chambre serait trop coûteuse et permettrait de faire sauter le verrou qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels – et qui empêche Blaise Compaoré de se représenter.

Deux mois après sa création, le Balai citoyen compte un "club" (au moins 60 personnes) dans chaque quartier de la capitale et dans la plupart des grandes villes du pays. Et comme leurs grands frères sénégalais, qui s’étaient opposés à un troisième mandat d’Abdoulaye Wade, Smockey et Sams’k Le Jah sont connus pour leurs textes engagés et sont très populaires parmi les jeunes. Des membres de Y’en a marre, qu’ils ont rencontrés en juin, les cofondateurs du Balai citoyen disent qu’ils les inspirent, mais qu’ils ne veulent "pas faire du copier-coller. Ici au Faso, les réalités sont fondamentalement différentes. Nous voulons aussi nous inscrire dans la durée. Nous continuerons d’exister pour contrôler ceux qui nous contrôlent".

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