Guinée : pourquoi Mamadi Doumbouya s’est (encore) séparé de son ministre de la Justice
Le 12 juillet, Moriba Alain Koné a cédé son fauteuil de garde des Sceaux à Alphonse Charles Wright, jusque-là Procureur général près la Cour d’appel de Conakry. Il s’agit du troisième ministre de la Justice, neuf mois après la prise du pouvoir par le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD).
Moriba Alain Koné © Présidence de Guinée
Le 12 juillet, Alphonse Charles Wright, 39 ans, a pris ses fonctions de ministre de la Justice. Selon nos informations, l’ancien Procureur général près la Cour d’appel de Conakry, qui avait bravé le pouvoir d’Alpha Condé en libérant des opposants au troisième mandat de ce dernier, avait été pressenti dès le départ. Il avait en effet été proposé à ce poste par l’ancien Premier ministre Kabiné Komara qui avait conseillé la junte aux premières heures du coup d’État.
Mais sa promotion avait dû être différée à la suite de la fuite dans la presse d’un enregistrement que le magistrat avait effectué sous la présidence d’Alpha Condé. Dans cet audio, on entend un procureur de la République le supplier de condamner Oumar Sylla alias Foniké Mengué, membre du Front national pour la défense de la Constitution, alors que lui-même estimait que le dossier était « vide ». Ce qui avait valu aux deux hommes d’être rappelés à l’ordre par le Conseil supérieur de la magistrature.
Alphonse Charles Wright a donc été appelé au moment où plusieurs reproches étaient formulés à l’encontre de son prédécesseur, Moriba Alain Koné, nommé le 31 décembre 2021.
Des nominations qui passent mal
