Forest Whitaker, Africain de coeur

Magistral dans « Le Majordome », très attendu dans « Zulu », l’acteur au charisme original est un perfectionniste de la métamorphose.

Malgré son talent et sa célébrité, Forest Whitaker est intimidé en public. © François Durand / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images/AFP

Malgré son talent et sa célébrité, Forest Whitaker est intimidé en public. © François Durand / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images/AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 9 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

On peut être une star de Hollywood sans pour autant être à l’aise en public. Lors de son passage à Paris, le 8 juillet, Forest Whitaker était à l’évidence intimidé au moment de s’exprimer dans la grande salle de la Maison de l’Unesco. Ambassadeur de bonne volonté de l’organisation, il était venu présenter Renaître de ses cendres, un très beau documentaire consacré à l’équipe nationale rwandaise de cyclisme dont il est producteur exécutif et narrateur. Et à la différence de l’ancien coureur cycliste américain Jock Boyer – l’un des principaux personnages du film – qui enchaînait les petites blagues en toute décontraction, Whitaker a préféré se réfugier derrière une feuille de papier, ne déviant pas de son discours convenu.

Peut-être est-ce cette anxiété qui le pousse à un niveau de perfectionnisme bien connu à Hollywood. Ses rôles, surtout s’ils sont éloignés de son quotidien à Los Angeles, sont toujours précédés d’une longue période d’immersion dans l’environnement du personnage. Ainsi, pour interpréter Idi Amin Dada dans Le Dernier Roi d’Écosse, film qui lui a valu l’Oscar du meilleur acteur, Forest Whitaker a passé des semaines en Ouganda, rencontrant les anciens proches du dictateur et apprenant des bribes de swahili. "Apprendre une langue vous donne véritablement accès à une culture, explique-t-il. Cela vous permet de modifier le fonctionnement de votre cerveau pour qu’il réfléchisse différemment." Cette aventure fut aussi sa première rencontre avec l’Afrique, terre longtemps fantasmée qu’il n’avait jamais foulée. L’acteur a d’ailleurs effectué des tests génétiques pour connaître l’origine de ses ancêtres – ils seraient akans et igbos (d’Afrique de l’Ouest).

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Depuis, l’acteur de 52 ans a tourné à nouveau en Afrique pour Zulu (sortie à Paris le 4 décembre), du Français Jérôme Salle. Il y interprète un policier antigang sud-africain du Cap. Whitaker a, bien sûr, passé du temps dans les townships, allant notamment à la rencontre de jeunes dépendants aux drogues, ce qui n’a pas manqué de le remuer. "Il y a beaucoup de choses que les gens refoulent, renferment là-bas. Beaucoup de frustration car leur environnement est très éloigné de la liberté qu’ils espéraient. Une forme d’apartheid économique persiste."

Des projets avec Bouchareb

Depuis cette expérience, Whitaker s’est plongé dans le rôle d’un Africain-Américain converti à l’islam et sortant de prison pour La Voie de l’ennemi du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb, inspiré du film franco-italien Deux hommes dans la ville, dont le scénario a été coécrit par Yasmina Khadra. Bouchareb et Whitaker se sont visiblement appréciés : ils ont de nombreux autres projets ensemble.


Forest Whitaker : "J’apprends les langues… par Jeuneafriquetv

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