Cryptomonnaies : de l’arnaqueur à l’influenceur, enquête sur les acteurs de la blockchain africaine
« Les aventuriers de la crypto » (1/3). Sur le continent, l’engouement pour ce mode de paiement alternatif attise de nombreuses convoitises. Immersion dans l’univers des pionniers des cryptomonnaies africaines.
Blockchain africaine : les aventuriers de la crypto
En Afrique, l’engouement pour les cryptomonnaies attise de nombreuses convoitises. De l’arnaqueur à l’influenceur, immersion dans l’univers des pionniers de la blockchain africaine.
En donnant, en avril, un cours légal aux cryptomonnaies sur son territoire, puis en lançant dans la foulée Sango Coin, sa propre monnaie numérique, la République centrafricaine, premier pays d’Afrique et deuxième au monde après le Salvador à avoir franchi ce cap, a brusquement propulsé le continent sous tous les projecteurs. Analystes et commentateurs interrogeant la pertinence de ce choix dans un pays où seule une infime partie (11 %) de la population a accès à internet et, surtout, dans une période où les cours des cryptomonnaies, notamment du bitcoin, connaissent une chute vertigineuse.
Il n’empêche que Faustin-Archange Touadéra (FAT), le président centrafricain, et ses conseillers ont, par cette décision, aussi controversée soit-elle, confirmé une tendance bien engagée depuis quelques années : le très fort intérêt des Africains pour les cryptomonnaies. Émancipées du système monétaire géré par les banques centrales contre lequel elles se sont construites, ces devises numériques séduisent en Afrique.
Et cela n’a rien d’étonnant quand on sait que, sur le continent, notamment dans les pays qui utilisent le franc CFA, la monnaie est un sujet hautement clivant et que le système financier traditionnel n’a pas réussi à y gagner la confiance des populations. Ainsi, selon Global Crypto Adoption Index, en 2021, six économies africaines – le Kenya (5e), le Nigeria (6e), le Togo (9e), l’Afrique du Sud (16e), le Ghana (17e) et la Tanzanie (19e) – faisaient partie du top 20 mondial des pays à plus forte adoption de cryptomonnaies.
les régulateurs des marchés financiers peinent à agir car ces sociétés n’ont pas d’existence légale
Binance, la plus importante plateforme d’échanges de cryptomonnaies au monde, a bien compris le potentiel africain. Après s’être ouvert à plusieurs monnaies du continent, dont le franc CFA, et avoir lancé une filiale en Ouganda, le groupe créé en 2017 est aussi devenu, au début de 2022, l’un des sponsors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), le plus grand événement sportif continental, qui a réuni plus de 300 millions de téléspectateurs – soit autant d’utilisateurs potentiels. Et pour bien assurer sa présence sur le continent, le patron de Binance, le Sino-Canadien Changpeng Zhao y a effectué début juillet son premier voyage, se rendant successivement en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Maroc.
Essor de sociétés peu scrupuleuses
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