Tchad : le dialogue national inclusif finalement reporté au 20 août

La junte au pouvoir ne parvient pas à s’entendre avec l’opposition ni à trouver un accord avec les rebelles. Initialement prévu le 15 février, le dialogue avait déjà été reporté au 10 mai.

Mahamat Idriss Déby Itno à N’Djamena, le 11 juin 2021. © Vincent Fournier pour JA

Publié le 16 juillet 2022 Lecture : 2 minutes.

Aura-t-il cette fois bien lieu ? La junte militaire au Tchad a fixé une nouvelle date pour le dialogue de réconciliation nationale, plusieurs fois repoussé depuis qu’elle a pris le pouvoir il y a quinze mois. « Le dialogue national inclusif est convoqué à compter du 20 août », lit-on dans un décret du Conseil militaire de transition signé le 14 juillet par le Premier ministre nommé par la junte, Albert Pahimi Padacké.

Les autorités ne précisent à aucun moment comment entamer ce dialogue si la cinquantaine de groupes armés rebelles négociant avec elles dans la capitale du Qatar depuis le 13 mars ne parviennent pas à s’entendre et si la principale plateforme de l’opposition non armée, Wakit Tama, ne réintègre pas les pourparlers qu’elle a suspendus le 6 avril avec la junte dont elle refuse de reconnaître le pouvoir.

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Ce dialogue a été promis par le général Mahamat Idriss Déby Iton la communauté internationale pour remettre le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois, éventuellement renouvelable une fois.

Déjà reporté deux fois

Au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles en avril 2021, son fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, avait été proclamé président à la tête d’un Conseil militaire de transition de 15 généraux. Il avait aussitôt promis des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois, après un « Dialogue national inclusif » avec toute l’opposition politique et tous les innombrables groupes rebelles.

Mais, après trente années d’exercice du pouvoir très autoritaire par Idriss Déby, ce forum de réconciliation nationale, initialement prévu pour le 15 février, puis le 10 mai, avait été reporté, principalement parce qu’un pré-dialogue à Doha pour un accord de paix entre la junte et une cinquantaine de groupes rebelles piétine depuis quatre mois.

Une échéance trop courte pour des élections

Dès les premiers jours, le nouvel homme fort tchadien avait été adoubé par la communauté internationale – la France, l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) en tête –, son armée étant l’un des piliers de la guerre contre les jihadistes dans le Sahel au côté des troupes françaises de l’opération Barkhane. Toutefois, Paris, l’UE et l’UA avaient demandé que le premier délai de 18 mois ne soit pas prolongé.

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Les 18 mois sont censés s’achever en octobre 2022, mais des élections présidentielle et législatives paraissent difficiles à organiser dans un délai aussi court. Et l’hypothèse d’un dialogue « inclusif » censé les préparer sans une majeure partie des oppositions armée et non-armée en août semble repousser à un futur incertain la remise du pouvoir aux civils.

(Avec AFP)

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