Le Premier ministre nippon en visite à Djibouti
Le Premier ministre nippon rend visite à l’unique base de son armée à l’étranger, à Djibouti. Une première…
Shinzo Abe, le Premier ministre nippon, a choisi Djibouti pour entamer, le 27 août, son premier périple africain, quelques semaines après la tenue de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad). Un choix qui n’est pas fortuit. Depuis plus de cinq ans, le pays d’Ismaïl Omar Guelleh abrite l’unique base à l’étranger des forces japonaises d’autodéfense : 700 hommes, deux frégates et deux avions de reconnaissance P3C Orion présents dans le cadre de la lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden et au large des côtes somaliennes. La présence de ce contingent a contribué à renforcer la coopération entre les deux pays. L’aide au développement accordée annuellement par le Japon à Djibouti (outre le financement de projets structurants dans le domaine de l’énergie, de l’éducation et de la protection de l’environnement) est passée de 2 millions de dollars (environ 1,5 million d’euros) en 2007 à plus de 20 millions aujourd’hui.
>> Lire aussi notre dossier : Ticad V : quand le Japon accueille l’Afrique
Au-delà de la coopération économique, l’institutionnalisation d’un mécanisme de concertation politique entre les deux capitales a permis de multiplier les échanges de visites. La présence de Shinzo Abe sur leur sol constitue une fierté pour les Djiboutiens. En le recevant au palais présidentiel, Ismaïl Omar Guelleh a remercié le Premier ministre nippon pour son intérêt envers le continent et son pays. Il l’a invité à exhorter les opérateurs économiques japonais à y investir, puis à y installer des représentations dans leur quête de parts de marché en Éthiopie, au Soudan du Sud, et plus globalement dans les pays du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa). Shinzo Abe s’est, lui, félicité de la qualité du partenariat stratégique entre les deux pays. Il a annoncé que le Japon financera l’acquisition de deux navires patrouilleurs au profit des gardes-côtes de Djibouti et la fourniture d’une centaine de véhicules pour la protection civile.
Mais les principales retombées de cette visite sont encore à venir. Selon Ahmed Araita, ambassadeur de Djibouti à Tokyo depuis 2008, son pays y a gagné en visibilité. "Quand j’ai pris mes fonctions, mes interlocuteurs se demandaient : c’est quoi, Djibouti ? Depuis, ils m’interrogent : c’est où, Djibouti ? Je rêve du jour où ils me diront : c’est bien, Djibouti ! Cela signifierait que mon pays est davantage connu des Japonais. Et la visite de Shinzo Abe y contribuera incontestablement."
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