Dangote séduit les investisseurs pour son projet de raffinerie
Dangote Industries dissipe les inquiétudes concernant le financement de ses activités de raffinerie et de ciment en levant 187,6 milliards de naïras à la bourse nigériane. Le groupe donne ainsi un coup d’accélérateur à son projet de méga-raffinerie à Lagos.
Le 30 juin dernier, Dangote Industries Limited (DIL) a émis un emprunt obligataire de série 1 dans le cadre de son programme d’émission de titres de créance qui s’élève à 300 milliards de naïras (soit 687 millions d’euros).
>> À lire sur The Africa Report – Dangote raises N188bn to help finance refinery project
L’opération, qui vient d’être avalisée par le régulateur boursier, est gérée par la Standard Chartered Bank société émettrice et Stanbic IBTC, Meristem et Vevita en émetteurs conjoints, et comprend deux tranches de sept et dix ans. Le prix de chaque tranche a été fixé à la « fourchette supérieure » de l’indication de prix initiale, soit respectivement 12,25 % à 12,75 %, et 13 % à 13,50 %, selon Abiodun Keripe, directeur général d’Afrinvest, Research and Consulting.
L’émission a été sursouscrite, avec 10 milliards de naïras (23 millions d’euros) de demandes pour la tranche à deux ans et 176 milliards de naïras (413 millions d’euros) pour l’offre sur dix ans. L’opération a été approuvée par la Securities and Exchange Commission du Nigeria (SEC) le 16 juillet, près de trois semaines après l’émission initiale.
« Nous sommes très heureux d’avoir franchi cette étape remarquable, qui témoigne de la profondeur et de la liquidité du marché des capitaux d’emprunt au Nigeria », a déclaré Olakunle Alake, directeur général du groupe Dangote Industries. « Le succès de cette transaction démontre encore une fois la confiance des investisseurs et l’appréciation du travail effectué par le groupe à travers plusieurs secteurs cruciaux pour le développement du continent. »
Retard
Le produit de l’obligation sera utilisé en partie pour financer le projet Dangote Petroleum, une raffinerie intégrée et un projet pétrochimique de 650 000 barils par jour en cours de construction à Lagos. La raffinerie devrait commencer à fonctionner au cours du premier semestre 2023, après plusieurs retards dus à des problèmes de chaîne d’approvisionnement provoqués par la pandémie de Covid-19.
« Les participants au marché ont effectivement évalué le retard de la raffinerie comme une préoccupation », déclare Keripe. « Cependant, l’usine d’engrais, déjà opérationnelle, présente des flux de trésorerie solides et constitue un matelas [pour les investisseurs]. » L’usine d’engrais de 2,5 milliards de dollars de Dangote à Lagos a commencé à produire le 22 mars 2022. Avec une capacité de 3 millions de tonnes par an, l’usine devrait répondre à la demande locale en plus de l’exportation d’une partie de la production.
Vols de pétrole
L’accord intervient à un moment où le pétrole et le secteur du raffinage du Nigeria peinent à répondre à la demande mondiale. Entre janvier et février de cette année, le Nigeria a perdu environ 115 000 barils par jour en raison du vandalisme et des vols de pétrole brut, qui continuent de ravager le secteur.
Malgré la hausse du prix du pétrole brut – qui avoisine les 110 dollars le baril – le Nigeria n’en a pas tiré d’avantage financier. Bien qu’étant le plus grand producteur de pétrole d’Afrique, Abuja pompe plus de 1,3 million de barils de pétrole par jour mais n’a la capacité d’en traiter que 1 % du volume total.
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