RDC : les vertèbres de Tshisekedi ont-elles droit aux plages espagnoles ?
« Vacances » ? « Congés » ? « Repos médical » ? En République démocratique du Congo, la polémique enfle autour du séjour du président de la République dans une station balnéaire espagnole…
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 21 juillet 2022 Lecture : 2 minutes.
Fait d’actualité numéro 1 : l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’inquiète de « la poursuite des violences dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu en RDC, des attaques meurtrières qui continuent de cibler des civils ». Fait d’actualité numéro 2 : le président du pays prend quelques jours de « repos » dans la station balnéaire espagnole de Marbella, réputée pour ses excursions équestres et ses tapas de crevettes grillées à l’andalouse.
La confrontation des news est aussi cruelle que dérisoire, quand elle ne nourrit pas le simplisme du populisme. Et le voyage de Félix Tshisekedi dans la péninsule hispanique, en pleine période « estivale », ne passe pas auprès des activistes de RDC. « Dans la situation actuelle du pays, le président ne devrait pas prendre de vacances », tweetait le militant des droits de l’Homme Jean-Claude Katende, tandis qu’un membre d’association citoyenne de Kinshasa, Bienvenu Matumo, regrettait que le chef de l’État préfère aller se taper les vacances (…) à 100 km au nord-est du détroit de Gibraltar » alors que le « Congo est en train de brûler ».
Séjour médical ?
« Anormal » ? « Inacceptable » ? Pendant que les services de la présidence de la République faisaient profil bas, l’entourage de « Fatshi » n’a pas manqué de monter au créneau, dans des interventions médiatiques in ou off. Premier argument : « le séjour du président de la République dans cette ville de la région andalouse ne sera pas long. Il est prévu qu’il soit de retour dès ce week-end ». Second argument développé par Me Jean Claude Richard Buzangu : le président n’est ni un « robot », ni un « animal », et « le repos est exigé à toute personne ». Troisième argument : le voyage serait moins une villégiature champêtre qu’un séjour médical composé d’un « contrôle » et d’un « repos ».
« Médical » ? L’excuse pourrait se muer en dimension supplémentaire de la polémique. Bien au-delà de la RDC, les Africains dénoncent le tourisme médical de chefs d’État incapables de développer suffisamment les infrastructures sanitaires de leur pays pour leur confier leurs propres pathologies. D’autre part, ils se plaignent de l’opacité qui entoure l’état de santé desdits présidents, au point de dissimuler, dans certains cas, une incapacité physiologique à gouverner. Quid du premier magistrat de RDC ?…
C’est en mars dernier que le président avait effectué un séjour privé en Belgique pour un « checkup médical ». Et la présidence de la RDC d’évoquer alors « une hernie discale au niveau des vertèbres cervicales » pour laquelle Tshisekedi subira une intervention chirurgicale, laquelle vaudra à la garde-robe de Fatshi de s’agrémenter d’une minerve. Le plateau médical de Marbella est-il spécialisé dans les maladies du disque intervertébral ?
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