Exil amer pour quatre Français « séquestrés » au Qatar

Le footballeur franco-algérien Zahir Belounis ainsi que trois autres Français, empêtrés dans un imbroglio juridique, ne peuvent plus quitter le territoire qatari. Les épouses de ces quatres ressortissants, défendus par Me Berton, sont sorties de leur silence, le 26 août.

Me Berton, l’avocat des quatre Français bloqués au Qatar. © AFP

Me Berton, l’avocat des quatre Français bloqués au Qatar. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 27 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 27 août à 11H20

Zahir Belounis, 33 ans, se serait volontiers passé de cette célébrité naissante, et aurait préféré que sa carrière de footballeur se poursuive normalement sans bifurquer dans la rubrique juridique. Le Qatar devait être son eldorado ? Il est devenu son enfer. "Je suis issu d’une famille modeste. Mon père est décédé quand j’avais 14 ans. Ma mère gardait des enfants. Pour moi, jouer au foot à un bon niveau, gagner un peu d’argent, c’était l’occasion d’aider ma famille. Aujourd’hui, je suis sans ressources parce que le club d’Al-Jaish ne me paie plus depuis plus de deux ans", insiste-t-il.

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"Je veux récupérer ce qu’on me doit"

Belounis, né à Saint-Maur-des-Fossés, en région parisienne, n’est jamais passé par un centre de formation. Il a choisi des itinéraires bis qui mènent du football amateur au monde professionnel. Après Le Perreux-sur-Marne, l’équipe B de Noisy-le-Sec (Île-de-France), l’Île Rousse (Haute-Corse) et Saint-Lô (Basse-Normandie), il est accueilli en Malaisie (Melaka TMFC) pour une pige de dix mois. S’ensuit la troisième division suisse (La Tour-Le Pâquier) avant l’exil au Qatar, en 2007.

"Les trois premières années, tout s’est bien passé. À la fin de mon contrat, en 2010, j’ai voulu partir, mais les dirigeants m’ont proposé de rester cinq ans de plus. J’ai accepté et, en 2011, j’ai été prêté à un club de deuxième division (Al-Markhya). Depuis plus de deux ans, je n’ai plus de salaire. Ma situation financière devient difficile", poursuit Belounis. Il doit subvenir aux besoins de sa femme et de ses deux filles, qui vivent avec lui à Doha. "J’ai déposé une plainte devant la justice qatarie. Le club d’Al-Jaish est prêt à me délivrer mon visa de sortie si je la retire. Ce que je ne ferai pas car je veux récupérer ce qu’on me doit." Pour espérer y parvenir, Belounis a désormais comme avocat Me Franck Berton, qui défendait la Française Florence Cassez lors de sa détention au Mexique.

Trois autres Français pris au piège

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Et Zahir Belounis n’est pas le seul à vivre un enfer au Qatar. Les chefs d’entreprise Jean-Pierre Marongiu et Nasser Al-Awartany, ainsi que l’entraîneur de foot Stéphane Morello, tous représentés par Me Franck Berton, sont eux aussi pris au piège dans une situation comparable.

Lors d’une conférence de presse organisée le 26 août à Lille, les épouses des quatre Français ont décidé de sortir de silence pour alerter les autorités françaises. Me Berton, qui qualifie ces hommes de "séquestrés", a annoncé qu’une plainte au pénal, "contre l’émir, l’employeur et les associés", serait déposée.

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