RDC : qui a œuvré dans l’ombre à la « résurrection politique » de Vital Kamerhe ?

Acquitté par la justice le 23 juin, l’ancien tout-puissant directeur de cabinet de Félix Tshisekedi s’est appuyé durant son incarcération sur son solide réseau politique et familial pour reprendre sa place.

La garde rapprochée de Vital Kamerhe. © Montage JA

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Publié le 24 juillet 2022 Lecture : 6 minutes.

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Vital Kamerhe (VK) est de retour. Après avoir été condamné en juin 2020 à vingt ans de prison et à dix ans d’inéligibilité pour le détournement de plus de 50 millions de dollars – une peine réduite en appel à treize ans –, il a été acquitté, le 23 juin. Désormais libre, l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, qui fut aussi président de l’Assemblée nationale sous Joseph Kabila, réapparaît dans un paysage politique largement remodelé.

L’Union pour la nation congolaise (UNC), son parti, était au départ l’unique allié de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) au sein du Cap pour le changement (Cach), la coalition qui a porté la candidature de Félix Tshisekedi à la présidentielle de 2018. Elle n’est plus aujourd’hui que l’une des composantes de la pléthorique Union sacrée de la nation, la nouvelle alliance qui a débauché de nombreux élus du camp Kabila.

Malgré son incarcération, l’hostilité d’une partie de son cabinet à son égard et la perte d’influence de l’UNC, Kamerhe n’a jamais rompu avec Félix Tshisekedi. Il est même parvenu, par l’intermédiaire de plusieurs contacts dans l’entourage du président, de collaborateurs au sein de son parti et d’une liaison directe avec le chef de l’État, à garder une place dans le dispositif de celui-ci. C’est ce travail de l’ombre qui lui a notamment permis de conserver cinq ministères dans le gouvernement de Sama Lukonde Kyenge. Bien plus que ce que le nombre d’élus de son parti lui permettait en principe d’obtenir.

À moins de deux ans des élections, et alors que les candidatures se multiplient, quel rôle l’ancien « dir’cab’ » peut-il désormais jouer ? Influent dans l’Est – il est originaire du Sud-Kivu –, il pourrait tout d’abord aider Félix Tshisekedi dans une région où sa popularité pâtit de l’absence de résultats de l’état de siège, des opérations conjointes, mais aussi du conflit avec le M23.

Reçu par Tshisekedi le 28 juin, Kamerhe espère surtout retrouver un poste de premier plan dans l’organigramme de la nouvelle majorité. Son entourage se prend à rêver de fonctions de Premier ministre ou de coordinateur de l’Union sacrée. Pour y parvenir, l’ex-bras droit du président pourra compter sur une équipe de fidèles qui, du palais à l’UNC, sont restés à ses côtés pendant sa traversée du désert.

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