Libreville : une « tour d’argent » pour la conquête

Avec le nouveau siège gabonais de la Banque des États de l’Afrique centrale, la ville affiche son ambition : devenir la première place financière régionale.

L’immeuble de la Bceac, 70 m, est le plus haut du pays. © Ataub

L’immeuble de la Bceac, 70 m, est le plus haut du pays. © Ataub

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 7 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

Elle se dresse avec fierté dans le ciel de la capitale. Du haut de ses 70 m, cette tour est désormais l’immeuble le plus haut du pays. Peu importe que l’ouvrage, conçu par le cabinet français d’architecture Ataub et inauguré en juin 2013, appartienne à la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), qui en a fait le siège de sa représentation au Gabon, les Librevillois la considèrent comme un bien de famille.

Et l’aiment tout autant. Certes, il va leur falloir attendre pour voir fleurir des gratte-ciel capables de tutoyer ceux de Dubaï ou de Kuala Lumpur. Mais, à deux étages près, cette tour est presque aussi haute que le siège de la Banque centrale qui surplombe Yaoundé, la capitale camerounaise !

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Pour ceux qui les bâtissent et y travaillent, les buildings passent pour un symbole de modernité, une promesse de réussite économique, une représentation du capitalisme florissant… À Libreville, la « tour d’argent » témoigne de l’ambition des autorités : faire de la capitale la place financière incontournable de la sous-région.

A deux étages près, la « tour d’argent » est presque aussi haute que le siège de la Banque centrale à Yaoundé, la capitale camerounaise !

Capitale

La ville accueille déjà le siège de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac, née en 1990), le gendarme du système bancaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

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À partir de ses bureaux librevillois, ce grand superviseur veille au respect de la réglementation et des normes prudentielles de gestion dans les six pays de la Communauté, sanctionne les contrevenants, délivre les agréments aux établissements admis à collecter l’épargne publique, etc.

Et c’est en son sein qu’a été créé en 2009 le Fonds de garantie des dépôts en Afrique centrale (Fogadac), qui protège les petits épargnants de la sous-région par un mécanisme d’indemnisation en cas de faillite d’un établissement.

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Couleurs

Libreville abrite aussi le siège de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC), le marché financier régional. En dépit de la concurrence de son rival camerounais, le Douala Stock Exchange (DSX), et même si son fonctionnement n’est pas optimal, la plateforme boursière devrait contribuer à faire de la ville une place financière intéressante.

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Les emprunts obligataires lancés par les pays de la zone augmentent peu à peu son volume d’activités et, dans la foulée, celui de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), elle aussi installée dans la capitale.

Mais, pour beaucoup, le signe le plus concret de ces aspirations et du savoir-faire financier du pays porte les couleurs du privé, et plus précisément de BGFI Bank.

Le développement et la réussite du groupe bancaire gabonais, qui compte désormais des filiales dans neuf autres pays, rayonnent dans toute la zone Cemac, où il se classe au premier rang des banques commerciales.

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