Tunisie : arrestations musclées lors d’une manifestation contre Kaïs Saïed
La police tunisienne a réprimé vendredi 22 juillet une manifestation contre le président tunisien et la nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum le 25 juillet.
Ils étaient plus de 300 manifestants à s’être rassemblés, à l’appel de cinq formations politiques, devant le Théâtre municipal de l’avenue Habib Bourguiba, encadrée par un important dispositif policier. « Dictateur retire ta main de la Constitution », « le peuple tunisien est libre et la Constitution ne passera pas », criaient les manifestants, brandissant des affiches disant encore : « nous, peuple tunisien, n’avons pas écrit cette Constitution » ou « référendum populiste ».
Ils se sont ensuite dirigés vers le siège du ministère de l’Intérieur et ont tenté de retirer des barrières de sécurité. Des policiers, matraques et bombes de gaz lacrymogène en main, leur ont barré la route et ont procédé à des arrestations. Selon des sources policières, une dizaine ont été interpellés. Le président du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mehdi Jelassi, a été aspergé de gaz lacrymogène en plein visage, et soigné sur place.
Appel au boycott du référendum
« Les manifestants avaient été autorisés à organiser leur mouvement devant le Théâtre municipal mais ils ont fait exprès d’avancer vers le ministère parce qu’ils ont cherché la provocation », a déclaré à l’AFP un responsable de la police sous couvert de l’anonymat.
Après la charge policière, Hamma Hammami, le chef du Parti des travailleurs (gauche radicale), a justifié la colère des manifestants. « La Constitution passe ou ne passe pas, notre lutte se poursuivra jusqu’à la chute de ce nouveau tyran (…). Nous n’avons peur ni de la prison, ni de la mort ni de la torture », a-t-il déclaré aux journalistes.
Cette protestation contre la politique du président Saïed intervient à quelques jours du référendum sur une nouvelle Constitution qui accorde de vastes pouvoirs au chef de l’État. L’opposition et des ONG, qui avaient déjà organisé plusieurs mouvement de protestation contre la politique de Kaïs Saïed et appelé au boycott de ce référendum, disent redouter une dérive vers un régime « dictatorial ».
Avec AFP
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