Cameroun, RDC, Côte d’Ivoire… Après les millions de la corruption, Glencore face à une mine de questions
La société anglo-suisse reconnaît avoir payé des pots-de-vin dans six pays d’Afrique. Connaîtra-t-on jamais l’identité des responsables ? Retour sur une affaire retentissante aux zones d’ombres encore prégnantes, qui a éclaboussé la filière minière, notamment sur le continent.
« Je veux m’assurer que la vie de Glencore soit un enfer », annonce d’emblée Akere Muna. Pour cet avocat pénaliste et militant influent de la lutte anticorruption, qui fut brièvement candidat à la présidence camerounaise en 2018, l’affaire Glencore ne fait que commencer. Il entend en tout cas se battre pour qu’elle continue de faire les gros titres, déclare-t-il à Jeune Afrique. Il y a de quoi. Ces derniers mois, après plusieurs années d’enquête judiciaire au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Brésil, la société anglo-suisse de courtage et d’extraction de matières premières a avoué avoir soudoyé des personnages influents dans huit pays, dont six pays africains, pour s’assurer de juteux contrats commerciaux.
La société avoue également s’être rendue coupable de manipulation boursière. Après avoir longtemps nié toute malversation sur le continent, Glencore reconnaît désormais avoir secrètement versé entre 2007 et 2018 des pots-de-vin totalisant plus de 100 millions de dollars au Cameroun, au Nigeria, en Côte d’Ivoire, en Guinée équatoriale, en RDC et au Soudan du Sud.
La corruption comme culture d’entreprise
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