Argent : gagner plus pour gagner plus
Ils sont chasseurs de fortunes. À l’affût des millionnaires africains, ces banques privées ont un objectif : garnir davantage des portefeuilles déjà bien remplis.
Opulence et démesure, voyage au coeur de la planète fric
C’est bien connu, les millions attirent les millions. Alors que, selon un rapport de Capgemini paru en juin, le nombre d’Africains possédant au moins 1 million de dollars d’actifs (environ 750 000 euros) a grimpé de 9,9 % en 2012 – le plus fort taux de croissance au monde hors Amérique du Nord -, les gestionnaires de fortunes se ruent littéralement sur le continent. Leur but ? Séduire ceux déjà riches et, mieux, identifier ceux qui sont susceptibles de le devenir. "C’est une opportunité excitante", s’enthousiasme Maria Ramos, directrice générale de Barclays Africa Group. "C’est un grand moment pour la gestion de patrimoine en Afrique", a même renchéri Mark Mobius, président de Templeton Emerging Markets Group.
>> Lire aussi : Ziyad Bundhun cible les grandes fortunes africaines
Si le Nigeria, le Kenya et le Ghana sont des destinations prioritaires, la Côte d’Ivoire n’échappe pas à la règle. Depuis la fin de la crise postélectorale, il ne se passe pas un mois sans que les gestionnaires de fortunes des grandes banques occidentales ne débarquent à Abidjan à la recherche de clients aux portefeuilles garnis. La concurrence fait rage, notamment entre l’américain Goldman Sachs, la britannique HSBC et le français Crédit agricole… Dans les salons des grands hôtels comme le Sofitel Ivoire, le Tiama ou encore le Pullman, on les aperçoit souvent étriqués dans des costumes hors de prix, sirotant une boisson, à la recherche d’un riche potentiel. Ces chasseurs de fortunes distribuent à tout-va des cartes de visite, négocient des rendez-vous ou, mieux, organisent des grands-messes dans les grands hôtels. "Nous proposons des placements à fort taux de rémunération. Personne n’y est insensible. D’autant que c’est aussi un moyen de sécuriser ses biens", explique un gestionnaire de patrimoine de Goldman Sachs. Les récurrentes décisions judiciaires pour geler les comptes bancaires locaux des anciens barons du régime de Laurent Gbagbo ont ouvert un marché jusque-là ignoré… Aujourd’hui, les nantis ivoiriens réapprennent à expatrier une bonne partie de leur patrimoine pour être à l’abri de toute mauvaise surprise. Ou comment être riche et le rester quoi qu’il arrive…
>> Retour au sommaire du dossier
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Opulence et démesure, voyage au coeur de la planète fric
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan