La classe pour un homme, c’est aussi prendre soin de soi

La coquetterie n’est plus l’apanage des femmes. Désormais, les hommes aisés consacrent une partie de leur salaire à prendre soin d’eux. Un phénomène qui prend de l’ampleur.

Le footballeur camerounais samuel Eto’o illustre bien cette tendance. © Stefano Tellandini/Reuters

Le footballeur camerounais samuel Eto’o illustre bien cette tendance. © Stefano Tellandini/Reuters

Publié le 29 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Opulence et démesure, voyage au coeur de la planète fric
Issu du dossier

Opulence et démesure, voyage au coeur de la planète fric

Sommaire

Julien, gabonais de 31 ans, est cadre dans une multinationale à Libreville. Il a du mal à l’avouer, mais il est un peu "métrosexuel"… Autrement dit, c’est un jeune citadin qui prend soin de son corps et de ses tenues. Et qui, contrairement à la majorité de ses concitoyens, peut se permettre d’y consacrer une partie importante de ses revenus.

"Je dépense au minimum 600 000 à 700 000 F CFA [900 à 1 000 euros] par mois, en soins, parfums, manucures, etc. Mais cela peut monter plus haut si je voyage et fais du shopping, explique-t-il. Je gagne bien ma vie et prends soin de moi." Un sentiment que partage Isabelle Moreno, propriétaire de trois instituts de beauté à Abidjan. "Depuis que j’ai ouvert mon établissement, en 2007, je reçois en moyenne une quinzaine d’hommes par semaine, et ils sont de plus en plus nombreux", remarque-t-elle. "La plupart viennent chaque semaine. Parfois, ils appellent pour nous demander de fermer plus tard." Leur profil ? "Des JCD [jeunes cadres dynamiques] et des cadres supérieurs" pour qui 10 000 F CFA pour une manucure-pédicure – la prestation la plus prisée – ou 20 000 F CFA pour un gommage du corps ne représentent pas une grosse dépense…

la suite après cette publicité

Être différent, classe et sobre

Dans la capitale ivoirienne, le phénomène n’étonne plus. "Depuis quelques années, il y a un boom des vêtements et soins pour hommes. Beaucoup n’ont plus honte de leur pouvoir d’achat", explique François-Xavier Kadio. Ce jeune Ivoirien de 29 ans travaille sur une nouvelle formule de Men Magazine, un bimestriel consacré à la gent masculine qu’il a lancé début 2012 avec un ami. Il suit de près les tendances. "Ils cherchent à savoir, à travers les médias, ce qui fait fureur à l’étranger. L’essentiel est d’être différent, classe, et de rester sobre", analyse-t-il. D’autres, comme Anthony Niaty-Mouamba, 27 ans, architecte d’intérieur d’origine congolaise vivant à Paris, sont plus sceptiques. Il ne suit plus cette tendance depuis un an. "C’est du gaspillage, affirme-t-il. La logique de consommation prend de l’ampleur sur le continent. Et la pression des marques se fait plus forte." En Afrique du Sud, par exemple, le marché des cosmétiques pour hommes a augmenté de 83 % entre 2006 et 2011 pour atteindre près de 233 millions d’euros, selon Euromonitor International.

la suite après cette publicité

>> Retour au sommaire du dossier

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

Leïla Ben Ali, cruelle et despotique s’autoproclamait « déesse de la Tunisie » © FETHI BELAID / AFP

Caprices de raïs

Ces gestionnaires proposent des placements à fort taux de rémunération. © InStock / Image Source/AFP

Argent : gagner plus pour gagner plus