Mali : le GSIM annonce des « opérations » contre Bamako

Moins d’une semaine après l’attaque du camp de Kati, où vit le président Assimi Goïta, le groupe jihadiste clame dans une vidéo qu’il s’est déployé autour de Bamako pour y intervenir « de jour comme de nuit ».

Mahamoud Barry, dit Abou Yahya, du GSIM. © DR

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Publié le 28 juillet 2022 Lecture : 2 minutes.

La vidéo dure quatre minutes. Face à la caméra, Mahamoud Barry, dit Abou Yahya, un membre du Conseil de la Choura, l’organe décisionnaire du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), d’Iyad Ag Ghaly, apparaît en boubou marron, un turban blanc sur la tête. L’intéressé a un message à adresser aux Maliens et, pour l’exprimer, il a choisi le bamanankan.

Sur un ton menaçant, Abou Yahya prévient : « Il n’y aura pas de répit tant que le Mali ne retournera pas à la charia ou ne l’appliquera pas. Les membres du “jihad fissabilahi” [l’un des noms donnés à la katiba Macina à Mopti] sont déployés dans toutes les périphéries de la capitale. Ils opéreront de jour comme de nuit à Bamako et dans toutes les villes maliennes, souligne-t-il. Nos hommes vont entrer partout […]. Il est temps que les populations maliennes retournent à Allah. »

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Cette déclaration intervient alors que, ces dernières semaines, de nombreuses tensions entre les combattants de la katiba Macina et les Forces armées maliennes (Fama) se sont ravivées dans le centre du pays. Ce mercredi 27 juillet encore, un communiqué de l’état-major général des armées (EMA) faisait part d’affrontements entre les deux camps. Selon l’EMA, les Fama auraient repoussé les attaques jihadistes dans les localités de Sévaré, Sokolo et Kalumba, dans le centre. Ces derniers jours, Ségou a également été victime de nombreux affrontements : la cité se trouve à seulement 300 km de Bamako.

Psychose

Si peu d’observateurs croient le GSIM capable de mettre en place un blocus autour de Bamako, son avertissement suscite néanmoins une certaine terreur au Mali. Le groupe jihadiste a déjà maintes fois prouvé sa puissance. Et ce, pas plus tard que vendredi dernier, le 22 juillet. Le camp militaire de Kati – le plus grand du pays –, devenu le quartier général de la junte au pouvoir, a été sa cible. À l’aube, deux véhicules piégés ont explosé devant ses portes, faisant toutefois peu de victimes.

Ressemblance troublante

Les menaces sont d’autant plus prises au sérieux qu’Abou Yahya n’est pas un inconnu : celui que l’on surnomme aussi Cheick Yahya dirige l’insurrection jihadiste dans le centre. Il se fait remarquer dès 2016 en apparaissant dans une vidéo revendiquant l’attaque de la gendarmerie de Nara, située près de la frontière mauritanienne.

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La même année, il est arrêté en juillet à Nampala, dans le cercle de Niono, et emprisonné par les forces spéciales de la sécurité d’État. Des sources concordantes affirment qu’il faisait partie des nombreux prisonniers du GSIM relâchés en octobre 2020, en contrepartie de la libération de Soumaïla Cissé et de Sophie Pétronin.

Désormais, il serait le bras droit d’Amadou Koufa, le chef de la katiba Macina, auquel il ressemble de façon troublante.

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