Guinée : Doumbouya fait plier Rio Tinto et WCS sur le Simandou
Après d’âpres tractations, l’État guinéen, Rio Tinto Simfer et Winning Consortium Simandou ont finalement trouvé un terrain d’entente. Le projet du Simandou sera codéveloppé par une coentreprise entre Conakry et les deux sociétés minières.
Fin des tensions entre Mamadi Doumbouya et les partenaires sur le projet Simandou ? Dans un communiqué diffusé le 27 juillet, le gouvernement guinéen, Winning Consortium Simandou (WCS) et Rio Tinto Simfer ont annoncé la constitution de la coentreprise Compagnie du TransGuineen (CTG). Conformément à l’accord-cadre signé le 25 mars 2022, cette coentreprise a pour but de faire avancer les plans de codéveloppement des infrastructures ferroviaires et portuaires du projet de minerai de fer de Simandou.
Prochaine étape pour les partenaires : travailler sur le pacte d’actionnaires, finaliser les estimations de coûts et de financement, et obtenir toutes les approbations nécessaires pour faire avancer le projet. L’actionnariat de la nouvelle CTG sera partagé entre la filiale de Rio Tinto, Simfer Jersey Ltd, et WCS, chacun recevant une part du capital de 42,5 %, Conakry prenant une participation gratuite de 15 % au capital.
Coup de pression
« Les ressources minières de la Guinée appartiennent […] à l’ensemble de ses filles et fils. Par conséquent, rien ne se fera à leur détriment », a déclaré Djiba Diakité, président du comité stratégique du projet de Simandou et directeur de cabinet de la présidence guinéenne. Celui-ci a rappelé que le pays restait ouvert à tout investissement minier « responsable et sérieux » tant qu’il participe au développement économique du pays et s’engage à participer à un « climat des affaires stable et serein ».
Une « étape importante » indique le communiqué, après plus de deux semaines d’arrêt complet des activités de Simandou consécutif à l’inaction de Rio Tinto Simfer et de WCS face aux demandes de Mamadi Doumbouya. Le chef de la junte guinéenne avait, à la mi-juin, exigé des opérateurs la création de la coentreprise sous peine d’ordonner la cessation des activités.
Un bras de fer similaire avait eu lieu en mars, et les menaces avaient été mises à exécution. Désireux de voir « les intérêts nationaux […] préservés par [l]es exploitants étrangers », le chef de la junte estimait alors que les deux miniers ne fournissaient pas de garanties suffisantes quant à la prise en compte des intérêts de la Guinée. Coup de pression qui s’était soldé par la conclusion de l’accord après quasiment deux semaines de négociations très tendues. Le gouvernement guinéen et les acteurs privés signaient ainsi un accord sur la réalisation d’un chemin de fer de Beyla à Forecariah (670 km) reliant les quatre blocs du gisement au port en eau profonde de Moribaya. Outre la création d’une coentreprise visant à développer le projet, le contrat prévoit l’octroi de 15 % du chemin de fer et du port à l’État, en plus des 15 % du minerai qu’il détenait déjà.
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