Tchad : le bon filon des fruits séchés
Quand ananas, mangues et papayes abondent sur les étals, ils se gâtent rapidement. Haroune Warou a trouvé la solution : il les déshydrate. Et son entreprise tourne à plein régime.
Tchad : l’heure de vérité
Quinze mois après l’arrivée au pouvoir d’un Conseil militaire de transition présidé par Mahamat Idriss Déby Itno, le grand dialogue national inclusif destiné à jeter les bases d’une profonde refondation est enfin ouvert. Il doit permettre d’amener le pays à la présidentielle et, si possible, à la réconciliation et au changement.
Sur les étals du marché Taradona, à N’Djamena, par 38 degrés à l’ombre certains fruits commencent à piquer du nez. Dans les supermarchés, même constat : hormis les pommes, poires et autres produits importés d’Afrique du Sud, souvent très chers, les autres, plus abordables, sont déjà en train de pourrir. « Les papayes, les ananas, les bananes et les mangues ne peuvent pas se conserver, confirme Haroune Warou, le patron de Tchad Bio Séché (TBS). Il y en a beaucoup en ce moment, et ils se gâtent très rapidement. »
C’est à partir de ce constat que l’idée de créer son entreprise a germé, en 2020, chez cet hôtelier de formation. « Il y a trop de pertes sur les marchés les mois de pleine production. Dans un pays où sévit la malnutrition, un tel gâchis n’est pas acceptable, explique l’entrepreneur de 27 ans. Alors, pour avoir des fruits toute l’année, j’ai eu l’idée de racheter les invendus avant qu’ils ne se gâtent pour les sécher et les revendre aux périodes creuses », au moment où ces mêmes fruits deviennent rares et que leurs prix s’envolent. Pendant la pleine saison, Haroune Warou dépense en moyenne 30 000 F CFA (environ 45,70 euros) par jour pour trois sacs de 50 kilos de mangues, alors que ses sachets de mangues séchés s’arrachent à 500 F CFA les 100 grammes, toute l’année.
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