Génocide rwandais : le sort de Victoire Ingabire en attente

Le procès en appel de l´opposante, accusée d´avoir propagé l´idéologie génocidaire et tenté de constituer un groupe armé, s´est achevé le 31 juillet à Kigali. Verdict dans trois mois.

Victoire Ingabire et son avocat, à la Cour suprême, le 25 mars. © STEPHANIE AGLIETTI / AFP

Victoire Ingabire et son avocat, à la Cour suprême, le 25 mars. © STEPHANIE AGLIETTI / AFP

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Publié le 8 août 2013 Lecture : 1 minute.

C´est le 1er novembre que Victoire Ingabire, 44 ans, devrait être fixée sur son sort. Rentrée au Rwanda au début de 2010 afin de se présenter à l´élection présidentielle, la dirigeante des Forces démocratiques unifiées (FDU-Inkingi), qui vivait jusque-là aux Pays-Bas, avait été très vite accusée de propager l´« idéologie génocidaire » et le « divisionnisme » après avoir prononcé un discours tendancieux au mémorial de Gisozi, dédié aux victimes tutsies massacrées d´avril à juillet 1994.

Au cours des mois suivants, la justice avait collationné des éléments à charge d´une tout autre nature, en recueillant les aveux d´anciens rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui sévissent dans l´est de la RD Congo. Ingabire, affirmaient-ils, avait conspiré avec eux pour mettre sur pied un groupe armé destiné à déstabiliser le Rwanda. Des allégations confirmées ensuite, selon le parquet, par divers documents. Ingabire a toujours nié cette accusation, qu´elle dit montée de toutes pièces.

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satisfaction

En octobre 2012, le tribunal de première instance s´était montré aussi indépendant que clément, condamnant l´opposante à huit ans de prison alors que l´accusation avait requis la perpétuité. Pour Alain Mukuralinda, procureur national et porte-parole du parquet, « c´est à tort que les juges avaient alors écarté l´accusation de création d´une branche armée au prétexte que le processus s´était arrêté au stade des négociations, la loi n´imposant pas cette condition ». Le magistrat estime néanmoins que le procès en appel a permis au parquet – qui n´a cette fois requis « que » vingt-cinq ans de prison en raison de la promulgation d´un nouveau code pénal allégeant les peines pour diverses infractions – de faire valoir ses arguments. Une satisfaction partagée par Eugène Ndahayo, président par intérim des FDU-Inkingi, qui s´est « félicité que le procès en appel ait permis de faire entendre un témoin à décharge ». L´avocat d´Ingabire a plaidé l´acquittement pour l´ensemble des chefs d´accusation.

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