La France signe un nouveau programme d’aide au développement

Le gouvernement français a défini la feuille de route de sa nouvelle politique d´aide. Avec Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, en chef d´orchestre et, au programme, quelques nouveautés.

Comité interministériel de la coopération, à Matignon, le 31 juillet. © Bertrand Guay/AFP

Comité interministériel de la coopération, à Matignon, le 31 juillet. © Bertrand Guay/AFP

Publié le 7 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Un peu plus de un an après son entrée en fonction, le pouvoir socialiste français a élaboré la feuille de route de sa politique de développement. Un document conforme aux engagements de campagne du candidat Hollande et validé par Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, avec les quinze membres du gouvernement qui ont participé au Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (Cicid), le 31 juillet à Matignon.

Parmi les vingt-huit décisions arrêtées figure celle de consacrer la moitié des subventions étatiques et les deux tiers de celles de l´Agence française de développement (AFD) à 16 pays pauvres du sud du Sahara*. Éducation, santé, agriculture familiale, égalité hommes-femmes, francophonie… font partie des domaines d´intervention retenus.

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Il a par ailleurs été décidé d´affecter 85 % de l´effort financier global (dons, prêts, annulations de dette, accueil des étudiants étrangers…) aux « États du sud et de l´est de la Méditerranée, et d´Afrique subsaharienne ». Les 15 % restants cibleront prioritairement les pays en sortie de crise (Haïti, Afghanistan, Yémen, Palestine…). Dans les pays à revenus intermédiaires d´Asie et d´Amérique latine, Paris laissera à l´AFD le soin de mettre en oeuvre des prêts non bonifiés destinés à promouvoir une « croissance verte et solidaire ».

La transparence comme mot d’ordre

Jean-Marc Ayrault a également demandé à cette agence de préparer un plan d´action sur la responsabilité sociale et environnementale (RSE) et promis de faire adhérer la France à l´Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Une décision attendue de la part d´un pays qui somme ses partenaires africains d´y adhérer.

Pour veiller à l´application de ces décisions, un Conseil national du développement et de la solidarité internationale (CNDSI) sera créé afin de favoriser la concertation entre l´État, les élus et la société civile. Autre première, un projet de loi d´orientation et de programmation de l´aide publique au développement sera débattu au Parlement au début de 2014. « Ces avancées devraient se traduire par plus de transparence, de contrôle et de cohérence, souligne Jean-Louis Viélajus, président de Coordination Sud [qui fédère l´action des ONG françaises de solidarité internationale]. Nous travaillons déjà avec les groupes parlementaires à la préparation de ce projet et serons attentifs à la mise en oeuvre des décisions. »

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En 2013, l´aide française devrait atteindre 9,4 milliards d´euros, soit 0,45 % du revenu national brut (RNB). En cette période de crise, le président Hollande a différé sa promesse de la hisser à 0,7 % du RNB d´ici à 2015, misant, comme Chirac et Sarkozy, sur les financements innovants, dont la nouvelle taxe sur les transactions financières et celle de solidarité sur les billets d´avion, qui sera revalorisée de 12,7 % en 2014.

* Bénin, Burkina Faso, Burundi, Centrafrique, Djibouti, Comores, Ghana, Guinée, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, RD Congo, Tchad, Togo, Sénégal.

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