Mark Bristow (Barrick Gold) : « Nous devons défendre notre exploitation minière : ce ne sont pas l’Afrique ou l’Amérique du Sud qui polluent »

Prospection, logistique, transformation locale… Le patron du géant minier dévoile la stratégie de son entreprise, désireuse d’exploiter davantage le cuivre, notamment en Zambie et en RDC.

Le directeur général de Barrick Gold, Mark Bristow, à Londres, le 6 novembre 2018. © Reuters/Henry Nicholls.

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Publié le 29 août 2022 Lecture : 6 minutes.

Après la fusion entre Randgold et Barrick en 2019, qui a donné naissance au géant minier Barrick Gold, le nouveau groupe envisageait d’abord de se débarrasser la mine de cuivre de Lumwana, en Zambie. Aujourd’hui, c’est tout un autre scénario qui est envisagé. La transition énergétique, au cœur des préoccupations à l’échelle mondiale, ne peut se faire sans le cuivre : les besoins sont immenses pour les projets d’électrification et notamment pour la fabrication de véhicules électriques. Le portefeuille du géant minier – il a enregistré plus de 1 milliard de dollars de flux de trésorerie au premier trimestre – compte plusieurs actifs cuprifères (y compris celui de Lumwana), qui contribue en tout à quelque 20 % de ses bénéfices. Désormais, l’avenir de Barrick Gold passe par le cuivre, ainsi que l’illustre le projet Reko Diq au Pakistan, où il est question d’un investissement de 7 milliards de dollars pour la mise en valeur des ressources. Le PDG du groupe, le Sud-Africain Mark Bristow, en explique les raisons à Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Le cuivre joue un rôle de plus en plus important dans vos activités. Pourquoi ?

Mark Bristow : Tout a débuté en 2015 lorsque nous avons commencé à débattre au sein de Randgold Resources, mais aussi avec certains dirigeants de Barrick, de la manière dont l’on peut rendre une société minière pertinente dans ce monde moderne et dans un marché en croissance. À cette époque, les grands miniers tels que Goldcorp, Newmont ou encore Barrick étaient en difficulté. Nous avons examiné la croissance et le pipeline de nos gisements, et avons alors conclu que les très gros gisements d’or sont des gisements de porphyre.

Nous ne pouvons pas continuer à nous concentrer sur les seuls gisements d’or pur

Ce type particulier de géologie vient naturellement avec le cuivre : on retrouve le plus souvent soit un porphyre cuivre-or, soit un porphyre cuivre, mais très rarement un porphyre d’or pur. Un exemple classique est le projet récent que nous avons annoncé au Pakistan, qui est un porphyre cuivre-or. Nous avons donc décidé de nous concentrer sur ce type d’actifs, même si cela est plus difficile. Mais nous ne pouvons pas continuer à nous concentrer, comme traditionnellement, sur les seuls gisements d’or pur.

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