Océan Indien : des îles, des liens… et un destin commun

Quarante ans après la déclaration de Port-Louis, les cinq membres de la Commission de l’océan Indien – les Comores, Madagascar, Maurice, La Réunion et les Seychelles – doivent plus que jamais jouer la carte de l’intégration régionale et de la complémentarité. Voici venu le temps de l’Indianocéanie.

Vue de Port-Louis, la capitale de Maurice. © Westend 61 / hemis.fr.

fxf

Publié le 3 septembre 2022 Lecture : 8 minutes.

Issu du dossier

Océan Indien : la solidarité insulaire au centre du jeu

Les Comores, Madagascar, Maurice, la Réunion et les Seychelles… Les cinq membres de la Commission de l’océan Indien (COI), qui s’apprête à célébrer ses 40 ans, multiplient les projets pour relancer leurs économies fragilisées par la pandémie de Covid-19. Et pour prendre enfin toute leur place dans les échanges entre l’Afrique et l’Asie.

Sommaire

« Je ne suis pas né dans ce pays, je n’y ai pas grandi, je n’en connais presque rien, et pourtant je sens en moi le poids de son histoire, la force de sa vie, une sorte de fardeau que je porte sur mon dos partout où je vis », écrivait Jean-Marie Gustave Le Clézio dans Alma (Gallimard, 2017) à propos de Maurice, l’une des îles de l’océan Indien. Il semble exister, en ce coin de la planète, un phénomène, un pôle d’attraction, qui donne l’impression à chacun, aussi éloigné soit-il, d’y avoir un peu vécu ou, au moins, d’y être passé un jour, peut-être dans une autre vie. Est-ce le fruit du brassage humain qui, depuis des millénaires, fit se rencontrer dans ce carrefour stratégique où transitait la route de la soie toutes les races, toutes les cultures et toutes les religions ?

Du IXe au XIIe siècle de notre ère, les marchands de la péninsule arabique et du plateau iranien faisaient bien souvent escale dans ces îles, en allant alimenter un vaste commerce avec la côte est-africaine. Au XIX e siècle, pour le reste du monde, la zone océan Indien fut par beaucoup considérée comme une lointaine géographie, peuplée d’aventuriers fous, de planteurs de canne à sucre, de pirates ou de bagnards… Certains y fuyaient les affronts, les famines, les guerres ou les révolutions, s’échappant par la mer pour se retrouver, au bout du voyage, sur ces terres de jouvence, y fonder une famille, inventer un monde nouveau.

À partir de la deuxième moitié du XX e siècle, avec le développement du transport aérien, l’océan Indien a changé de statut. De lointaines terres mystérieuses, voire inquiétantes, presque d’un coup de baguette magique, ses îles sont devenues parmi les lieux les plus prisés de la planète pour des séjours paradisiaques et des « vacances de rêve » au soleil… Comme une invitation au voyage pour les peuples du monde entier. On débarquait à Port-Louis, Victoria ou Tana pour partir à l’abordage des plages de cocotiers – avec parfois quelques déceptions à l’arrivée, quand, dans certains pays, le standing hôtelier n’était pas à la hauteur des rêves.

Une mosaïque de 30 millions d’habitants

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Dans le même dossier

Sahanala, l’agribusiness vertueux made in Mada