Quel casse-pieds, cet Edward Snowden !

Les révélations de Edward Snowden, l´ancien consultant de la NSA sont en train de pourrir les vacances de la chancelière !

Une affiche de soutien à Edward Snowden à Hong-Kong. © Reuters

Une affiche de soutien à Edward Snowden à Hong-Kong. © Reuters

Publié le 2 août 2013 Lecture : 2 minutes.

À deux mois d´élections fédérales dont elle est la grande favorite, Angela Merkel avait prévu de passer des vacances tranquilles avec son mari dans le Tyrol italien. Patatras ! Un invité-surprise, et passablement encombrant, est en train de lui pourrir la vie. Son nom ? Edward Snowden. Oui, oui, l´ex-consultant  qui révéla l´ampleur de l´espionnage du web pratiqué par la National Security Agency (NSA), l´agence de renseignements américaine.

Début juillet, l´hebdomadaire Der Spiegel a révélé que ladite NSA a collaboré avec le BND, le service fédéral de renseignements, grâce à un logiciel américain de surveillance en ligne baptisé XKeyscore. La moyenne mensuelle des communications – par téléphone, mail ou SMS – ainsi interceptées avoisinerait 500 millions. Ce qui place l´Allemagne, censée être une alliée proche de l´Amérique, au même niveau que la Chine, l´Irak ou l´Arabie saoudite ! Dans un pays encore traumatisé par la folie de fichage des nazis et l´espionnage d´État pratiqué par la Stasi, l´information a déclenché un énorme scandale. L´argument selon lequel il s´agissait d´une nécessité de la lutte antiterroriste ne tient pas une seconde. Entreprises, politiques ou simples citoyens, tout le monde était visé. Les intérêts économiques allemands n´ont-ils pas eu à pâtir de cette collaboration avec les Américains ? De nombreux analystes se posent la question.

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Pressée de s´expliquer, Merkel s´en tient pour l´heure à une ligne de défense simple : son gouvernement ignorait l´ampleur du phénomène. « L´Allemagne n´est pas un pays qui espionne ses citoyens, c´est un pays de liberté. Sur son sol, c´est le droit allemand qui prévaut, pas celui du plus fort », a-t-elle expliqué. À en croire les sondages, deux tiers de ses compatriotes n´en sont pas convaincus. D´autant que les preuves s´accumulent. L´armée elle-même aurait eu vent des écoutes dès 2011.

Le scandale de la chancelière : un atout pour Peer Steinbrück

La chancelière va-t-elle perdre des plumes dans l´aventure ? Ou le scandale finira-t-il par s´estomper dans la torpeur de l´été ? Une commission d´enquête mise en place le 22 juillet devrait rendre rapidement ses premières conclusions. À la ramasse dans les sondages, Peer Steinbrück, le candidat des sociaux-démocrates du SPD, voudrait bien profiter de l´occasion pour grappiller quelques points, mais la manoeuvre s´annonce compliquée. Aujourd´hui président du groupe SPD au Bundestag, Frank-Walter Steinmeier fut, au temps de Gerhard Schröder (1998-2005), chargé de coordonner l´action des services secrets. C´est lui qui, au nom de la lutte antiterroriste, aurait autorisé le BND à coopérer avec la NSA !

Le 1er août, Edward Snowden s’est vu octroyer un asile temporaire en Russie.

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