Le PJD, un nouveau souffle à la vie politique marocaine
Porté par son leader Abdelilah Benkirane, le parti islamiste a dépoussiéré les usages. Et redonné une certaine vigueur à la vie politique.
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La politique est enfin au centre des préoccupations au Maroc, en grande partie grâce à l´ascension du Parti de la justice et du développement (PJD). « Auparavant, personne ne faisait attention au gouvernement, explique l´historien Abdellah Tourabi. Maintenant, tout le monde s´en soucie. » Malgré les tentatives visant à faire passer son programme pour inefficace et voué à l´échec, le parti continue de se battre avec succès et a enregistré de bons scores auprès du peuple, qu´il a réussi à séduire village par village, quartier par quartier au cours des trente dernières années. Le PJD et ses partenaires de la coalition ont ainsi remporté 3 sièges sur les 4 vacants à Tanger et à Marrakech lors des législatives partielles d´octobre, ainsi que les 5 sièges à pourvoir lors des partielles de février. Le parti a créé une université virtuelle du leadership pour ses jeunes cadres. Pendant deux ans, ils consacrent trois jours par mois à l´étude de différents aspects de la gouvernance (le droit, la politique…), avant de présenter un travail final et d´effectuer un voyage à l´étranger pour étudier d´autres démocraties parlementaires.
Bien que l´opposition ne cesse de souligner les échecs du PJD, le parti met en avant les projets entrepris en coopération avec le roi, notamment la création d´un fonds de 3,2 milliards de dirhams [environ 286 millions d´euros] destiné à fournir des soins aux populations rurales, celle d´un fonds de 160 millions de dirhams pour aider les femmes divorcées dont les ex-maris refusent de payer les pensions alimentaires, ou encore la hausse de 50 % des allocations consacrées aux indemnités de repas des étudiants à l´université. « En tant que gouvernement, nous travaillons en coopération avec d´autres institutions politiques, sous la direction du roi et non dans l´opposition », explique Mustapha El Khalfi, l´un des dirigeants du PJD et actuel ministre de la Communication.
« Benkirane est un excellent orateur. Et la scène politique compte désormais de plus en plus de personnages comme lui », remarque Mohamed Tozy, professeur de sciences politiques à l´université Hassan-II de Casablanca.
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