Libye : à la recherche de Seif al-Islam Kadhafi
Il a fait son retour à l’occasion de l’éphémère course à la présidence libyenne en décembre. Mais depuis le report du scrutin, le fils de Mouammar Kadhafi est de nouveau insaisissable. JA est parti sur ses traces.
Aussitôt apparu, aussitôt disparu. L’annonce de sa candidature à la présidentielle avait fait l’effet d’une bombe, fin 2021. C’était avant que le scrutin ne soit reporté sine die et que le fils de l’ex-dirigeant ne retourne dans l’ombre. Tel un joker qui surgit au dernier moment pour renverser la partie, Seif al-Islam Kadhafi attend son heure, sûr de sa popularité grandissante auprès d’une population nostalgique de l’opulence qu’offrait l’ancien régime. Que prépare le dauphin Kadhafi ? Qui sont ses fidèles lieutenants ?
Désormais quinquagénaire, il a troqué ses costumes noirs de gendre idéal contre la tunique claire du Sahara pour mieux se fondre dans le paysage traditionnel local. Sa fossette a beau être dissimulée sous une épaisse barbe poivre et sel de cheikh, son visage demeure reconnaissable entre mille.
Pourtant, personne n’a osé le filmer à son insu. Sa cachette reste l’un des secrets les mieux gardés de Libye. Cinq années après sa libération par la brigade de la ville de Zintan qui l’avait capturé en 2011, Seif al-Islam Kadhafi aurait conservé un pied-à-terre à proximité de son ancienne résidence surveillée, à 170 kilomètres au sud de Tripoli, selon l’un de ses soutiens.
Un autre assure qu’il se terre encore plus au sud, à Qira, le village natal d’Abdallah Senoussi, l’ex-numéro deux du régime à la tête des renseignements militaires. S’il paraît peu probable que l’héritier le plus recherché du clan Kadhafi séjourne incognito au milieu de communautés rurales où tout le monde se connait, la vérité se trouve sans doute à mi-chemin. « Il est en mouvement en permanence entre Zintan et la région du Fezzan pour ne pas être repéré », confie une source sécuritaire libyenne.
L’ex-jet-setteur habitué à côtoyer les stars de la pop mondiale se serait pris de passion pour le camping et les chevauchées nocturnes dans le désert. Ses loisirs se réduiraient aujourd’hui à la chasse et à la lecture, si l’on en croit Ejmi al-Atiri, le colonel de Zintan qui s’est lié d’affection pour son ex-prisonnier. Au point de lui fournir des soldats de sa brigade en guise de gardes du corps, aux côtés de membres de la tribu voisine et autrefois rivale des Mashashiya. « Des forces russes le protègent également dans ses déplacements », affirme un responsable libyen sous couvert d’anonymat.
Candidat de la Russie
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