Sergio Massa, l’anti-Kirchner

Sergio Massa, l’ancien chef de cabinet de la présidente (2008-2009) est devenu le principal rival de Kirchner. Il part favori pour les élections législatives du mois d’octobre à Buenos Aires. En attendant mieux.

Sergio Massa, en meeting électoral dans la ville de Tigre, dont il est maire, en 2011. © DR

Sergio Massa, en meeting électoral dans la ville de Tigre, dont il est maire, en 2011. © DR

Publié le 29 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

Un coup de poignard dans le dos. Voilà peut-être ce qu’a ressenti Cristina Kirchner à l’annonce de la candidature de son ancien « protégé » aux élections législatives du 27 octobre, dans la province de Buenos Aires. Sergio Massa, c’est son nom, fut son chef de cabinet de juillet 2008 à juillet 2009. Mais depuis, il se propose comme alternative au kirchnérisme. Alors que la présidente et son défunt mari, Néstor, sont accusés d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent, que la situation économique du pays se dégrade dangereusement et que la corruption exaspère les Argentins, Massa (41 ans) séduit les foules. Les sondages le placent d’ailleurs en tête des intentions de vote (35 %). Lui estime qu’il « est temps de se préoccuper du quotidien des Argentins » et critique « les querelles internes, les intérêts et l’ego des gouvernants ». Il s’est aussi engagé à garantir l’indépendance de la justice, à l’heure où le gouvernement tente de politiser les tribunaux.

Crédibilité

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Son bilan positif en tant que maire de la petite ville de Tigre (31 000 habitants), à un jet de pierre de la capitale argentine – il y a réduit l’insécurité et le déficit public -, permet à Massa d’asseoir peu à peu sa crédibilité. Mais il n’hésite pas à revendiquer une partie de l’héritage des Kirchner. Simple tactique politicienne ou reconnaissance à l’égard de ses « bienfaiteurs » ? Il est certain que le candidat du Front rénovateur, un parti qu’il a créé avec plusieurs autres maires, doit beaucoup à l’ex-couple présidentiel. Néstor l’avait nommé à la tête de l’Administration nationale de la sécurité sociale (ANSES), qui gère les allocations chômage et familiales ainsi que les retraites. Cristina, on l’a vu, en a fait son chef de cabinet. Tout a commencé à se gâter en novembre 2010, quand le site WikiLeaks, de Julian Assange, a publié des correspondances démontrant sans l’ombre d’un doute qu’il était l’informateur de l’ambassadeur des États-Unis à Buenos Aires. Il y qualifiait son ancien mentor de « pervers » et de « lâche ». On est plus aimable…

La probable victoire de Massa aux législatives dans la capitale annonce-t-elle la fin du kirchnérisme ? En tout cas, il ne cesse de répéter sa farouche opposition à la réforme constitutionnelle que la présidente veut faire adopter pour pouvoir briguer un troisième mandat en 2015, et il a promis que tous les élus du Front rénovateur feraient de même. L’opposant ne fait plus mystère de son ambition d’accéder un jour à la Casa Rosada, siège de la présidence. Cristina Kirchner est prévenue.

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