Maroc : le 5 août 1907, les Français débarquent à Casablanca

Ce jour-là, le lieutenant Charles Ballande débarque avec un petit détachement dans le port marocain. Son descendant Laurent de Saint Périer, qui a eu accès à la correspondance inédite de l’officier, livre les détails exclusifs d’un événement qui aboutira au protectorat français sur le royaume.

L’enseigne de vaisseau Charles Ballande. © DR

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 5 août 2022 Lecture : 7 minutes.

La mer est d’huile à l’aube de ce 5 août 1907 devant les remparts endormis de Casablanca. Quelques soldats du Makhzen surveillent nonchalamment le petit port pierreux découvert par la marée basse quand, à 5h30, percent dans la brume qui grise l’horizon les proues d’une vedette remorquant deux longues barques chargées d’hommes.

À quelques encablures du port, « plus petit et malaisé que le plus archaïque des ports bretons », rapporte un témoin de l’époque, le vapeur laisse les bateaux de débarquement filer vers la grève. À leur bord sont rangés avec armes et bagages soixante fusiliers marins, trois officiers, un médecin et deux civils.

Quelques ouvriers marocains du port leur tendent des planches et les aident à débarquer dans les rochers. L’ordre est alors donné de mettre la baïonnette au canon, les mousquetons doivent être approvisionnés mais non chargés.

En bon ordre, la colonne des « cols bleus » remonte la rampe qui mène à la porte fortifiée de la Mer. Celle-ci a été ouverte pour les laisser passer. M. Zagoury, interprète du consulat de France, est seul à accueillir l’enseigne de vaisseau (grade de la marine équivalent de « lieutenant ») Charles Ballande et son détachement.

À l’avant de la colonne, l’enseigne Ballande parvient à quelques mètres de la lourde grille à deux battants de la porte de la Mer quand il voit celle-ci se refermer. « Ouvrez ! » ordonne-t-il, traduit en arabe par Zagoury. Un coup de feu lui répond des remparts. « Toute hésitation de ma part pouvait causer l’anéantissement du corps tout entier », écrira Ballande le lendemain à ses parents avec lesquels il entretient une correspondance à laquelle l’auteur de ces lignes, arrière petit-fils de l’officier, a accédé.

« En avant les enfants ! »

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