Maroc : les Benjelloun, le business dans le sang
« Pouvoir, business, religion… Bienvenue chez les Fassis ! » (2/3). Immobilier, automobile, finance, télécoms… Dans la bonne société fassie, les Benjelloun occupent la place d’hommes (et de femmes) d’affaires aguerris.
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De g. à dr., Tahar Ben Jelloun, Houria Benjelloun et Othman Benjelloun. © Montage JA: Bruno Lévy pour JA ; DR: Hassan Ouazzani pour JA.
« Aujourd’hui, des centaines de familles usurpent le patronyme de “Benjelloun”. À une époque, c’était un nom à la mode qu’on s’attribuait pour gagner un certain prestige social », estime le sociologue Hassan Qranfal. Un phénomène qui exprime tout le lustre attribué à cette dynastie fassie. Au sein de la famille élargie, certains, comme le célèbre écrivain Tahar Ben Jelloun, insèrent un espace entre « Ben » et « Jelloun ».
« Les vrais Benjelloun sont les descendants de négociants ayant évolué dans le commerce de gros à l’échelle internationale. Il s’agit de commerçants établis depuis plus de trois siècles et dont le rayonnement s’étend de l’Afrique à l’Europe », ajoute le professeur Qranfal. Si leur réputation n’est plus à faire, leur origine exacte demeure floue. Pour les uns, ils seraient d’origine arabe – syrienne. Pour d’autres, ils seraient d’ascendance juive.
Quoi qu’il en soit, les Benjelloun se divisent en d’innombrables sous-groupes. Les plus nombreux, les Touimi, seraient « apparentés à Hajj Bernoussi, mystique et théologien », explique Mouna Hachim dans son Dictionnaire, qui énumère les autres branches : les Gasaâ, les Ben Mfaddel, les Derb Jenyar. Il y a aussi les Jbina Benjelloun, dont descend le leader nationaliste Abdelkader Benjelloun, qui fut ministre des Finances (1955-1956), de l’Emploi et des Affaires sociales (1961-1963), de la Justice (1963-1964).
La spécificité des Benjelloun reste leur sens du business. Un tropisme dont témoigne le parcours de Younes Benjelloun, administrateur directeur général de CFG Bank. Sa fille, Lina, née aux États-Unis, élevée à Casablanca et aujourd’hui installée à Londres, raconte son attachement à la ville de Fès : « Je n’y suis allée que deux fois. Tous les miens, aussi bien du côté maternel que paternel, habitent à Rabat. Mais je me sens quand même fassie, car ma famille est très traditionnelle. »
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