Tunisie : les non-jeûneurs stigmatisés

Alors que le Ramadan a commencé il y a une semaine, des mouvements islamistes, en Tunisie, condamnent ceux qui ne jeûnent pas. Une stigmatisation tournée en dérision sur les réseaux sociaux.

Un marché à Tunis le 20 juillet. © AFP

Un marché à Tunis le 20 juillet. © AFP

Publié le 17 juillet 2013 Lecture : 1 minute.

La question du respect du jeûne dans les lieux publics n’a jamais posé problème en Tunisie… sauf depuis l’arrivée au pouvoir des islamistes. « Les non-jeûneurs seront photographiés et stigmatisés », a ainsi décrété le prédicateur Adel Elmi, ardent défenseur des valeurs religieuses et morales, qui a proposé d’utiliser les caméras de surveillance présentes dans les lieux publics afin de débusquer les fataras.

Il n’a nul besoin de se donner cette peine : à visage découvert, des Tunisiens de tous âges le tournent en dérision. Ils ont diffusé sur les réseaux sociaux des photos d’eux, attablés devant un bon repas ou un verre à la main, assorties de commentaires drôles et savoureux. D’autres le narguent en l’invitant à les suivre, tout au long du ramadan, sur l’hastag #fater, qui recense les cafés et restaurants ouverts en journée.

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Fermeture

La liberté de culte et de conscience inscrite dans le projet de Constitution ne semble pas non plus du goût de Noureddine Khadmi, le ministre des Affaires religieuses, qui a prôné la fermeture des cafés. Aussitôt Aziz Krichen, conseiller politique de Moncef Marzouki, le président de la République, a remis les pendules à l’heure : « Les musulmans pratiquants ont le droit d’exercer leur culte, et le devoir du ministre est de faire respecter ce droit. Les non-pratiquants et les non-musulmans ont le droit d’aller au café et au restaurant, et le devoir du ministre est de ne pas faire obstacle à l’exercice de ce droit. Ce n’est pas plus compliqué que cela », a-t-il asséné.

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