Sénégal-Canada : la diplomate arrêtée avait une dette de 45 000 dollars canadiens
La diplomate sénégalaise dont l’arrestation au Canada a provoqué un tollé à Dakar devait plus de 45 000 dollars canadiens (34 000 euros) de dommages à son propriétaire pour avoir gravement détérioré son logement, selon un document judiciaire.
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Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président sénégalais Macky Sall, le 12 février 2020 à Dakar (archives). © Sean Kilpatrick/AP/SIPA.
L’ordonnance du tribunal administratif du logement, obtenue le 8 août au soir par Radio-Canada, indique qu’Oumou Kalsoum Sall a été condamnée le 2 juin pour « loyer non payé » et « dommages-intérêts pour dommages au logement ». « Le mobilier est plein de cafards. Les meubles sont éraflés et égratignés. Il en manque. Tout est sale », peut-on lire dans le document qui ajoute que quatre traitements contre les nuisibles n’ont pas permis de se débarrasser de ces derniers. On y apprend également que « le revêtement du plancher du sous-sol est imbibé et qu’il y a de la moisissure sur les murs du sous-sol ».
Ce jugement fait surface après que le ministère sénégalais des Affaires étrangères a dénoncé le 5 août l’arrestation de son employée, évoquant un « acte raciste », violent et commis en dépit du « statut de diplomate de la victime et de l’inviolabilité de son domicile ». La vice-Première ministre canadienne Chrystia Freeland a réagi en dénonçant, lors d’une conférence de presse le 9 août, des « actes de brutalité […] inacceptables ».
Enquête en cours
La ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly a par ailleurs précisé le même jour s’être entretenue avec son homologue sénégalaise et lui avoir assuré que le gouvernement canadien « attend[ait] avec impatience une enquête complète » en la matière. Le 6 août, le gouvernement du Québec – province où s’est déroulé l’incident – avait annoncé l’ouverture d’une enquête de la police des polices québécoises après « une intervention policière qui soulève des questions ».
La police de Gatineau, banlieue québécoise de la capitale fédérale canadienne Ottawa, avait reconnu le 5 août au soir l’altercation survenue alors qu’un huissier de justice « muni d’une ordonnance devant être exécutée » avait demandé le concours des forces de l’ordre. La police a indiqué avoir fait face à « une personne agressive et refusant de collaborer ». « Une policière a été frappée au visage et blessée », indique un communiqué, et « les policiers ont donc décidé de procéder à l’arrestation » de la diplomate. Mais elle « a résisté » et « blessé par morsure un deuxième policier ». À « aucun » moment, la diplomate « n’a mentionné avoir été blessée ou avoir des douleurs », souligne le service de police, qui reconnaît pourtant, sans plus de détails, qu’une ambulance a été dépêchée quelques minutes plus tard.
Avec AFP
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