Pétrole : ExxonMobil au cœur d’un imbroglio institutionnel au Nigeria

Conclu en février 2022, le rachat des actifs de la major américaine par la société nigériane Seplat Energy est toujours au point mort. Et le récent veto émis par le régulateur pétrolier éternise le statu quo. Précisions.

Le terminal de gaz naturel liquéfié de Bonny Island, au Nigeria, le 12 juin 2006. © Ed Kashi/VII/REDUX-REA

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Publié le 11 août 2022 Lecture : 2 minutes.

En charge du portefeuille du Pétrole au sein du gouvernement, le président de la République, Muhammadu Buhari, a donné, ce 8 août, son aval au transfert des licences offshore, en eaux peu profondes, d’ExxonMobil à Seplat Energy. Mais l’opération, en instance depuis quelques mois, est encore loin d’être finalisée.

Au lendemain de l’annonce faite par le président nigérian, l’autorité de régulation, la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission (NUPRC), a réitéré son refus de valider la transaction. Au-delà de la contestation de cette opération par la compagnie pétrolière publique, qui prétend avoir des droits de préemption sur les actifs, le régulateur pétrolier pointe du doigt un vice de forme.

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Bras de fer

Alors que le cabinet présidentiel prône « la nécessité de promouvoir les investissements dans le secteur pétrolier » pour acter l’acquisition de la filiale nigériane d’ExxonMobil par Seplat Energy, la NUPRC refuse de céder en vertu de la nouvelle loi sur le pétrole promulguée en août 2021. Outre la meilleure répartition des richesses tirées de l’or noir, le texte réglemente le transfert de permis d’exploitation.

Pour le chef de l’autorité de régulation, Gbenga Komolafe, le feu vert de la NUPRC est indispensable au président de la République pour finaliser l’opération. Conformément aux dispositions de la loi de 2021, aucun actif ne peut être cédé ou transféré sans son consentement écrit.

95 000 barils de pétrole

Par ailleurs, en mai dernier, la compagnie pétrolière publique est montée au créneau pour bloquer l’opération. La Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), qui exploite les actifs en question à travers une joint-venture avec ExxonMobil, souhaite mettre la main sur les quatre licences concernées et booster ainsi sa production d’environ 95 000 barils de pétrole supplémentaires par jour.

La transaction controversée de 1,28 milliard de dollars concerne les infrastructures afférentes, 40 % d’intérêts opérationnels des concessions 67, 68, 70 et 104 et 51% du terminal de Bonny River. Si la direction de la société pétro-gazière nigériane privée, Seplat Energy, tablait sur une entrée en exploitation au deuxième semestre 2022, le feuilleton de l’acquisition de Mobil Producing Nigeria Unlimited (MPNU), filiale d’ExxonMobil, semble parti pour durer.

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