Mobile money : les revenus de Sonatel en recul face à la concurrence de Wave
La contribution du mobile money au chiffre d’affaires du groupe ouest-africain a baissé de 2,9 % au premier semestre de cette année.
Les conséquences concrètes de la concurrence imposée par Wave sur le mobile money en Afrique de l’Ouest se font sentir. À l’occasion de la présentation de ses résultats du premier semestre 2022, l’opérateur télécoms Sonatel, dirigé par Sékou Dramé, a annoncé que la contribution d’Orange Money au chiffre d’affaires du groupe ouest-africain présent au Sénégal, au Mali, en Guinée, en Guinée-Bissau et en Sierra Leone a reculé de 2,9 % en un an. Avec un chiffre d’affaires de 65,3 milliards (en baisse de 15,5 % sur un an) de francs CFA à fin juin, Orange Money représente désormais 9,1 % des revenus de Sonatel, contre 12 % en 2021.
Révision des prix
Cette décroissance du chiffre d’affaires était à prévoir depuis qu’Orange Money a adapté ses offres dans l’ensemble de ses marchés – excepté en Sierra Leone – pour contrer l’impact de Wave et de ses taux à 1 % sur les transferts d’argent, couplé à la gratuité des dépôts et retraits et aux paiements de factures sans frais. Au Sénégal, la filiale de l’opérateur français, qui compte 3 millions d’utilisateurs actifs de ce service, applique par exemple un taux de 0,8 % sur les transferts et a supprimé les frais de retrait tout en gardant le dépôt d’argent gratuit.
Grâce à cette stratégie, Orange Money chez Sonatel est parvenue à accroître de 9,4 % le nombre de ses clients actifs. Rapportée au revenu par utilisateurs qui a quant à lui fondu de 23 %, cette progression n’a néanmoins pas permis à elle seule de compenser les pertes.
Des pertes compensées par l’internet fixe et mobile
Selon Sonatel, le contrepoids est assumé par les bons résultats enregistrés sur la vente de données mobiles (plus de 210 milliards de FCFA en croissance de 26 %) ainsi que sur l’internet fixe (+33 %) et la vente de capacité en gros (wholesale).
Alors que la guerre des prix imposée par Wave est de plus en plus décriée par les réseaux de distributeurs, notamment en Côte d’Ivoire, Orange Middle East and Africa (OMEA), maison mère de Sonatel, est pour sa part moins inquiète de cette situation. « Nous avons effectivement connu une décélération de la croissance sur le mobile money suite à la guerre des prix, mais notre riposte fonctionne puisque nous constatons une hausse de la valeur des transactions », a affirmé Jérôme Hénique, directeur général d’OMEA, interrogé par Jeune Afrique lors de la présentation des résultats semestriels du groupe Orange, qui s’est tenue fin juillet.
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